LE RÉSULTAT est tombé lundi : la commission des comptes de la Sécurité sociale prévoit pour 2009 un déficit record de 20,1 milliards d’euros pour le régime général, après les 10,2 milliards d’euros enregistrés en 2008. Du jamais vu. La branche maladie est la plus touchée, avec un déficit de 9,4 milliards d’euros, devant les branches retraite (-7,7 milliards), famille (-2,6 milliards) et accidents du travail (-0,3 milliard).
Ces mauvais résultats ne sont pas liés à un dérapage des dépenses, mais à la crise et aux nombreuses suppressions d’emplois qui l’accompagnent. Ces prévisions se fondent en effet sur l’hypothèse d’un recul de 1,25 % de la masse salariale, alors que le gouvernement avait misé sur une hausse de 2,75 %. Une nouvelle estimation sera réalisée en septembre. Mais peu de chance que la tendance s’inverse. Bien au contraire. Selon les membres de la commission, le scénario actuel est encore optimiste. L’un d’entre d’eux avance même le chiffre de 30 milliards d’euros de déficit en 2010, si l’on se base sur les hypothèses économiques du gouvernement.
Le ministre du Budget, Éric Woerth, qualifie ce déficit d’« impressionnant ». « Mais ne nous y trompons pas, la moitié de ce déficit est un déficit de crise », ajoute-t-il. La baisse de la masse salariale, avec la multiplication des plans sociaux et du chômage partiel, privera à elle seule le régime général de quelque 8 milliards d’euros de recette. Pas question toutefois pour le gouvernement d’augmenter les prélèvements obligatoires, arguant que la situation est avant tout « conjoncturelle ». Cependant, il ne faut pas occulter que ce déficit comporte également une part « structurelle » à laquelle le gouvernement compte s’attaquer. Un lot de mesures portant essentiellement sur la branche maladie est ainsi envisagé afin de « maîtriser les dépenses » : renforcement des contrôles sur les indemnités journalières en cas d’arrêt maladie et les prescriptions de transport sanitaire. La ministre de la Santé n’exclut pas non plus la baisse du prix de certains médicaments.
Les syndicats de salariés attendaient plutôt des dispositions fiscales pour résorber les déficits. Ainsi, la CFDT plaide notamment pour la suppression du bouclier fiscal et des exonérations de charges sur les heures supplémentaires afin de financer les mesures sociales liées à la crise. La centrale de François Chérèque estime d’autre part « particulièrement déplacé d’envisager le recul de l’âge de la retaite, dans un contexte marqué par une avalanche de plans sociaux qui vont frapper très durement les seniors, déjà sous-employés ».
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