Le principal point d’achoppement entre les syndicats vient de la piste TFR envisagée par la FSPF. « Nous avons été surpris de ce projet d’instaurer un TFR dans l’ensemble des groupes génériques créés depuis plus de 48 mois, alors même que la profession s’était bagarrée contre cette mesure », rappelle Gilles Bonnefond, président délégué de l’USPO. Et de calculer que l’impact du TFR sur l’oméprazole, par exemple, ferait perdre plus de 4 euros de marge par boîte dispensée. « Ce qui représente par an pour le réseau une perte de 59 millions d’euros de marge, soit 2 600 euros par officine », évalue-t-il. Pour la pravastatine, la perte s’élèverait à 1 000 euros par pharmacie, et à 800 euros pour la simvastatine. L’idée lui semble d’autant plus incompréhensible que le TFR fera mécaniquement baisser les prix des spécialités, les réintégrant de fait dans la tranche de marge inférieure. La revalorisation de la marge à 75 euros n’aura donc aucune utilité pour ces molécules.
Plus généralement, analyse le président de l’USPO, la première tranche actuelle englobe 94,55 % des unités ; la deuxième, entre 22,91 et 150 euros, représente 5,18 % des unités et la troisième, seulement 0,25 %. En clair, les propositions de la FSPF et de l’UNPF ne concernent qu’un peu plus de 5 % des spécialités en volume. Et encore, cette proportion tend à diminuer en raison des baisses de prix successives, indique Gilles Bonnefond.
Certes, mais pour Claude Japhet, il est plus intéressant de regarder le chiffre d’affaires réalisé par chacune des tranches. Malgré leur faible proportion en volume, la deuxième et la troisième tranches représentent ainsi 50 % du chiffre d’affaires des médicaments remboursables. « Et ce sont elles qui progressent le plus », constate le président de l’UNPF. « Si l’on veut avoir de la croissance, il faut regarder là où le marché est dynamique », poursuit-il.
Quoi qu’il en soit, Gilles Bonnefond, n’en démord pas, le projet « TFR contre augmentation du palier de la première tranche » risque de faire exploser le réseau, l’écart des progressions allant de 0 à 10. « Quand on connaît l’état de la trésorerie et de l’endettement des officines, prendre le risque de faire perdre ou stagner certains pharmaciens pour en revaloriser d’autres ne me paraît pas aujourd’hui raisonnable, martèle-t-il. À l’inverse, la revalorisation de 10 centimes du forfait à la boîte fait gagner tout le monde. »
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