Comment renforcer la prévention ?

Publié le 24/11/2011

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SELON l’adage bien connu, mieux vaut prévenir que guérir ! Au-delà des mots, cette règle n’a pas toujours fait loi dans l’univers de la santé. Loin s’en faut ! À l’heure où la croissance exponentielle des dépenses de santé pose la question de la solvabilité de notre système, la prévention semble néanmoins posée au rang de priorité nationale. La mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la Sécurité sociale, plus connu sous l’acronyme MECSS, devrait d’ailleurs rendre un rapport sur le sujet d’ici à la fin janvier 2012.

En préambule, la Cour des comptes a réalisé une évaluation de la prévention sanitaire hexagonale. Et son constat est sans appel : « la politique de prévention sanitaire est difficile à cerner en raison de la multiplicité des acteurs ! Il semblerait en outre que la loi de santé publique du 9 août 2004 qui avait retenu 104 objectifs et une trentaine de plans de santé publique n’ait pas porté ses fruits. » D’où la préconisation de la Cour des comptes de réduire drastiquement le nombre d’objectifs et de les étayer suffisamment pour savoir sur quels points agir, à partir d’une démarche médicoéconomique. Cloisonnement et dispersion des responsabilités au niveau central semblent donc entraver toute politique de prévention efficace. Pire, selon la cour qui a pointé « les ambiguïtés récurrentes de la prévention des risques liés à l’alcool et l’impossibilité de faire adopter l’interdiction de la publicité ou la taxation de certains aliments, ces maux faciliteraient des contre-stratégies de la part des intérêts économiques pour atténuer l’efficacité des mesures ». Une démarche aujourd’hui encore étrangère au fonds national de prévention, d’éducation et d’information en santé, souvent considéré comme celui regroupant l’ensemble des dépenses de prévention de l’assurance-maladie. Mais une démarche que l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) entend néanmoins instaurer, ainsi que l’a expliqué Pierre Arwidson, son directeur des affaires scientifiques.

S.L.M.