Premiers sur la touche : les autotests de dosage des PSA, qui sont clairement à déconseiller, selon l’Académie de pharmacie. « L’officinal doit dissuader l’achat à l’aveugle d’un tel test de dépistage du cancer de la prostate, qui vise à estimer si la concentration de PSA est inférieure ou supérieure à 4 microgrammes/ml. Une interprétation des résultats peut s’avérer délicate et conduire à des diagnostics faussement négatifs ou positifs », met en garde Liliane Grangeot-Keros. Une consultation médicale doit être systématique avant tout dosage ponctuel de PSA, ce dernier étant à réaliser en laboratoire de biologie médicale.
Helicobacter au pilori
Les autotests de dépistage d’une infection à Helicobacter pylori (Hp) sont également à proscrire. En effet, il ne faut pas rechercher les anticorps anti-Hp, mais la bactérie elle-même pour établir un diagnostic d’infection à Hp. C’est-à-dire qu’il faut pratiquer une biopsie, et non un test sanguin. « La sérologie (détection des Ig-G anti-Hp) est parfois recommandée, mais dans des indications très limitées, et seulement chez des personnes sans symptôme digestif ! » avance Liliane Grangeot-Keros.
Ainsi, si un patient se plaint de symptômes d’ulcère et demande conseil pour l‘achat d’un autotest H. pylori, il est préférable de ne pas l’encourager dans son achat et de lui conseiller de consulter un médecin.
Idem : les autotests concernant la maladie de Lyme sont à déconseiller. « Il est indispensable d’aller consulter pour évoquer d’abord les symptômes de la maladie, qui sont très polymorphes », martèle Liliane Grangeot-Keros. De plus, seul un dépistage en laboratoire d’analyses biologiques est pertinent : les autotests n’apportent rien si ce n’est un risque très élevé de faux positifs ou de faux négatifs.
Les autotests visant à établir la présence d’une allergie n’ont, eux aussi, aucune pertinence médicale. Ils dosent les Ig-E totales : un résultat négatif ne permet pas d’exclure un terrain allergique, ni le contraire. « Ces autotests risquent surtout de rassurer ou d’inquiéter à tort le patient », relève l’académicienne.
Attention aux interférences
Enfin, les autotests de cancer colorectal ne doivent pas être encouragés, car ils viennent interférer avec la campagne de dépistage du cancer colorectal, qui s’adresse à toute personne de 50 à 74 ans. « Il faudrait au contraire encourager les patients à participer à ce dépistage organisé et gratuit », insiste Liliane Grangeot-Keros. Dans cet objectif, l’Académie recommande que le kit de dépistage utilisé lors de la campagne nationale puisse être disponible à la pharmacie et remis (gratuitement) par le pharmacien, et non pas seulement par le médecin.
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