Le Quotidien du pharmacien. – Quels sont les avantages des nouveaux systèmes d'automesure glycémique pour le patient ?
Chantal Duflot.– L'avantage principal des dispositifs non invasifs est qu'ils abolissent la piqûre au bout du doigt. Mais la génération précédente des systèmes d'automesure avait déjà réalisé un grand pas en avant avec la connectivité des appareils : dès lors, il a été possible au médecin de suivre l'évolution des glycémies, parfois même de paramétrer les dispositifs en fonction d'objectifs précis. C'était une grande avancée pour la gestion du diabète et ça l'est toujours. Mais attention, car les patients ne doivent pas utiliser un lecteur classique et un capteur en même temps. Le premier mesure le taux de glycémie capillaire, le deuxième calcule la valeur à partir du liquide interstitiel. Les données ne sont pas directement comparables.
Comment aborder la question du suivi glycémique au comptoir ?
Le problème se pose surtout pour les patients sous insulinosécréteurs car ils sont soumis au risque d'hypoglycémie. Pour ces profils, le pharmacien doit s'assurer qu'ils sont conscients de l'existence du risque et qu'ils peuvent reconnaître les premiers signes de l'hypoglycémie : sensation de malaise, bouffées de chaleur, tête qui tourne, tremblements. Ensuite peuvent se produire des troubles du comportement, la dernière étape étant le coma. En cas de danger, pour faire remonter sa glycémie, rappelez au patient qu'il doit toujours avoir du sucre rapide et du sucre lent à portée de main (un morceau de sucre et du pain, par exemple).
Quelles sont les autres informations à communiquer au patient ?
Le contrôle de la glycémie est indispensable pour bien gérer son diabète. Un bon suivi des mesures nécessite 4 à 6 tests par jour pour un diabétique DT1, 2 à 4 tests par jour pour un diabétique de type 2 sous insuline, 2 mesures par semaine pour un diabétique de type 2 non-insulinodépendant. Pour effectuer une mesure fiable, il faut désinfecter la zone à piquer avant la prise et effectuer la piqûre dans la pulpe sur le côté du doigt. Rappelez également que le meilleur témoin d'une bonne gestion de son traitement reste le contrôle de l'hémoglobine glyquée à effectuer tous les trois mois.
Et concernant les remboursements ?
Freestyle Libre est disponible depuis le 1er juin et délivrable sur présentation d'une prescription d'un diabétologue ou d'un pédiatre expérimenté en diabétologie. Sa prise en charge peut aller jusqu'à 12 mois de traitement, pour une attribution maximale de 26 capteurs par an par patient et un lecteur tous les 4 ans.
Pour les dispositifs classiques, un lecteur de glycémie est remboursable tous les 4 ans chez l'adulte – deux pour les moins de 18 ans – et le remboursement des bandelettes est limité à 200 unités pour les diabétiques de type 2 non-insulinodépendants.
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