Le Quotidien du pharmacien.- La pharmacie de votre pays est très ouverte sur l’innovation et les nouvelles missions professionnelles, pour lesquelles vous plaidez aussi au sein de la FIP, dont vous avez été l’un des vices présidents pendant une dizaine d’années. Comment voyez-vous le pharmacien de demain par rapport à ces sujets ?
Les pharmaciens ne survivront qu’à travers le développement de nouvelles prestations, et ceux qui se contentent de distribuer des médicaments n’ont aucun avenir. Il faut que la pharmacie devienne la porte d’entrée vers les services de santé, ce qui implique aussi d’autres rémunérations que les seules marges. À l’image de ce qui se fait en Suisse, où les pharmaciens peuvent faire un « triage » entre les cas aigus, grâce à un arbre décisionnel, nous devons encourager la formation des pharmaciens pour ces missions. De même, la FIP a organisé, cette année, un cours de vaccination pour les participants au congrès, et aide les pharmaciens à mieux travailler sur les questions de suivi et d’adhérence au traitement. Mais il faut aussi, surtout dans les régions et pays où il n’y a plus assez de médecins, que les pouvoirs publics donnent suffisamment d’autonomie économique aux pharmaciens pour qu’ils puissent développer convenablement ces services indispensables à la population.
Les pharmaciens de nombreux pays européens s’inquiètent du développement rapide des ventes en ligne et des conséquences sanitaires et économiques de ce phénomène. Quelle peut être la position de la FIP sur ce sujet ?
La FIP n’a pas été officiellement saisie de ce dossier par ses associations membres, mais si celles-ci estiment devoir le faire, alors elle travaillera sur ces questions. Les ventes par correspondance vont continuer à se développer, mais des réponses communes peuvent être recherchées, en collaboration avec les gouvernements et des institutions internationales comme l’OMS. Au-delà des questions économiques, il faut rappeler le rôle incontournable du pharmacien et lutter contre les contrefaçons, facilitées par les ventes en ligne à travers le monde. La FIP est bien évidemment fortement engagée dans la lutte contre ces contrefaçons, avec de nombreux partenaires.
Votre prédécesseure, Carmen Pena, a rappelé l’importance de garantir un accès de tous les citoyens aux médicaments. Comment concrétiser cette priorité ?
L’accès de tous à des services pharmaceutiques de qualité devrait être légalement garanti partout. En Europe et dans les pays développés, il faut toutefois rappeler aux gouvernements que, pour que cet accès soit maintenu, les pharmacies doivent pouvoir rester économiquement viables. Mais beaucoup d’autres pays sont confrontés à de graves problèmes d’accès aux médicaments, notamment en Afrique : la FIP encourage tous ses membres à mieux coopérer avec ces pays dans le domaine pharmaceutique, et mène directement de nombreux programmes dans ce but.
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