NÉ EN 1962 en région parisienne, Bruno Belin y commence sa carrière politique, puis effectue ses études de pharmacie, avant de travailler quelque temps dans un centre commercial des Yvelines. En 1991, il rachète presque par hasard une petite officine à Monts-sur-Guesnes, un chef-lieu de canton de la Vienne, au cœur du Poitou, et décide de se consacrer totalement à sa pharmacie et à sa famille. Mais un jour qu’il participe à l’inauguration d’une école primaire, il fait la connaissance de René Monory, grande figure de la politique régionale et nationale, alors président du département : c’est lui qui poussera le « Parisien qui a choisi de s’installer à la campagne » à renouer avec la politique, à se faire élire maire, puis conseiller général en 2001.
Son officine se trouve juste en face de sa mairie, ce qui facilite bien sûr son travail au quotidien, mais Bruno Belin a largement dépassé les frontières de son village et de son canton : il siège en effet aussi au Congrès des pouvoirs locaux et régionaux de l’Europe, un organe du Conseil de l’Europe installé à Strasbourg depuis 1957. Véritable parlement réunissant 318 élus locaux et régionaux issus de 47 pays européens, le Congrès œuvre pour promouvoir la démocratie locale et la décentralisation au niveau du continent. Arrivé en 2008 via le système complexe des représentations nationales, il y a découvert que « les élus locaux maltais, moldaves ou irlandais ont finalement les mêmes problèmes que nous », et que « l’échange d’expériences et de méthodes permet de travailler mieux », tout en renforçant la construction européenne aux échelons locaux et régionaux.
S’il ne s’y occupe guère de santé ou de pharmacie, le Congrès n’ayant pas d’activité dans ce domaine, M. Belin constate avec ses 317 collègues les difficultés financières croissantes des collectivités locales, liées à la crise économique, et cherche avec eux des réponses face à l’avenir. Le Congrès propose aux élus locaux européens de nombreux outils pour mieux gérer leurs communes, mais aussi pour mieux coopérer entre eux. Il est chargé en outre de l’observation des élections locales et régionales en Europe, et veille à la bonne application de la Charte européenne de l’autonomie locale, qui régit les relations entre les États et les communes. « Je suis l’un des élus les plus assidus du Congrès, je ne manque aucune session », ajoute Bruno Belin, très attaché à cette ouverture européenne et au rôle de l’Europe, mal connu du grand public, pour la promotion de la démocratie locale.
Proximité.
Mais s’il parle peu de santé à Strasbourg, il en parle beaucoup à Poitiers, siège de son conseil général : il y a mis en place un programme pour attirer les jeunes médecins dans la Vienne, avec des stages de découverte de la médecine en milieu rural, des incitations financières et la création de maisons médicales dans les zones isolées. « C’est important aussi pour les pharmaciens, rappelle-t-il, car une pharmacie sans médecins autour, c’est une pharmacie qui meurt. » Et, se félicite-t-il, cela marche car, une fois que les jeunes médecins ont vu pendant quelques semaines comment travaille un médecin rural, ils découvrent que c’est beaucoup plus varié et intéressant qu’en ville !
La médecine rurale, comme la pharmacie, répond à l’esprit de proximité et de taille humaine qui anime l’engagement de Bruno Belin : « c’est pour cela que je ne crois pas aux chaînes de pharmacies, beaucoup trop impersonnelles », explique-t-il, tout en rappelant son inquiétude face aux médicaments sur Internet. « Je suis un élu local et j’entends le rester », insiste-t-il, en appelant ses confrères à être plus nombreux à entrer dans le champ de la politique : « les pharmaciens sont beaucoup plus frileux que les médecins dans ce domaine, et c’est vraiment dommage pour tout le monde », estime-t-il.
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