La prise en charge de la bronchiolite aiguë du nourrisson repose sur le lavage de nez régulier et sur la surveillance des signes d’aggravation. Mais pas sur la kiné ni sur les médicaments, selon de nouvelles recommandations.
Chaque hiver, la bronchiolite aiguë concerne 30 % des enfants de moins de 2 ans et entraîne l’hospitalisation de 2 à 3 % des nourrissons de moins de 1 an. Dans la majorité des cas, sa prise en charge repose seulement sur le lavage de nez régulier et la surveillance des signes d’aggravation, mais pas sur la kinésithérapie ni les médicaments, insiste la Haute Autorité de santé dans de nouvelles recommandations publiées le 14 novembre. « Il faut sortir de l'idée selon laquelle bronchiolite = kiné », explique le pédiatre Christophe Marguet, qui a participé à la rédaction du document.
Pourtant, aujourd’hui, la bronchiolite est très souvent prise en charge via des séances de kinésithérapie respiratoire. Des manipulations censées aider le bébé à mieux respirer en évacuant les sécrétions, mais qui sont non recommandées car « les études n'ont pas apporté de preuve scientifique de leur efficacité contre la bronchiolite », justifie la HAS.
La kiné ne figurait pas non plus dans les précédentes recommandations, qui dataient de 2000. Ce qui ne l'a pas empêchée d'être massivement prescrite, question d'habitude. « Nous sommes le seul pays avec la Belgique où la kiné est faite de façon large dans les cas de bronchiolite », évoque Dominique Le Guludec, la présidente de la HAS, pour laquelle il y a toutefois « des cas particuliers où cela peut être utile, par exemple chez des enfants handicapés ».
Par ailleurs, le traitement médicamenteux n'est pas non plus recommandé, qu'il s'agisse de la caféine, des fluidifiants bronchiques, des antitussifs, de la N-acétylcystéine, des traitements anti-reflux, des immunoglobulines, des surfactants… Quant aux « bronchodilatateurs, l’adrénaline, le sérum salé hypertonique ou l’antibiothérapie systématique, ils n’ont pas d’indication dans cette maladie », ajoute la HAS.
En parallèle des recommandations, la HAS a édité une fiche de conseils aux parents devant un premier épisode de bronchiolite aiguë.
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