ALORS QUE les producteurs de médicaments étrangers dopent leurs positions en Russie, Moscou annonce des mesures protectionnistes pour relancer sa propre industrie pharmaceutique. En effet, les entreprises du pays ont longtemps attendu une aide de l’État : « Cette aide, affirme dans « La Russie d’aujourd’hui » Dimitri Genkin, directeur de Pharamasynthez, l’une des plus grandes compagnies nationales, ce sont des cacahuètes (sic) par rapport à ce qui est alloué par la Commission européenne ou l’Institut national américain. » Pourtant, selon Uralsib, la banque d’investissement qui couvre le secteur pharmaceutique, le marché russe croît actuellement deux fois plus vite que ses analogues américain et européen. Du coup, Vladimir Poutine annonce un plan de modernisation sur vingt ans, assorti d’un financement de 2,2 milliards d’euros qui devrait permettre aux laboratoires russes d’être plus présents sur les marchés internationaux. En pratique, 90 % des médicaments essentiels et 50 % de l’équipement devraient être fabriqués dans le pays d’ici à 2020 et les exportations multipliées par huit. Des restrictions sévères sur les ventes de leurs produits seront instaurées vis-à-vis des entreprises étrangères qui n’importeraient pas leurs usines en Russie. À noter que les molécules françaises détiennent 30 % des parts publiques dans le programme de médicaments imposés.
Canada
Liberté de prescrire et surconsommation
« UN DES PROBLÈMES auxquels est confronté le régime public d’assurance-maladie est le coût des médicaments », affirme dans « L’Actualité médicale » Fernand Turcotte, professeur de médecine à l’université Laval. Problème qui découle directement de la liberté de prescription des médecins. S’il est solidaire de cette liberté, le Pr Turcotte constate cependant que « les médicaments les plus fréquemment prescrits sont probablement inutiles pour 80 % de ceux qui prennent ». Il donne comme exemple les statines : « Si les praticiens les prescrivent, ajoute-t-il, c’est parce qu’ils sont convaincus que c’est ce qu’ils devaient faire. » Mais la dérive, selon lui, vient du fait que l’on a voulu augmenter les interventions du médecin en matière de prévention, bonne intention qui a conduit à une « prévention à coup de pilules » : ce n’est pas ainsi qu’on fait de la prévention primaire, conclut-il.
Royaume-Uni
Qui est le vrai père ?
LA CHAÎNE de pharmacies Boots est la première à proposer des kits de test ADN en vente libre, ce qui a pour conséquence de banaliser le recours à ce genre de test. En effet, selon « Lancet », un enfant sur trente ne serait pas de son père déclaré et les demandes de confirmation ou de contestation de paternité se font de plus en plus nombreuses. La commercialisation de ces tests, fiables à 99,99 % selon leurs fabricants, a commencé dans 375 officines. Il suffit d’imprégner un coton-tige de la salive du père ou de la mère et de celle de l’enfant ; le coton-tige est disposé ensuite dans des enveloppes prévues à cet effet et adressées au laboratoire d’analyses qui retourne les résultats au plus tard dans les cinq jours. Le kit est mis en vente à 35 euros et 155 euros sont à régler au laboratoire. Cependant, une telle banalisation du recours à ce genre de pratiques commence à inquiéter certaines personnalités. Ainsi, le Dr Hartley, président de la compagnie Assure DNA, à l’origine de la création de ce test, s’inquiète de ce « que cette commercialisation n’induise de fortes retombées sur la qualité de vie des enfants ». Il rappelle, d’autre part, que le prélèvement de l’ADN d’un individu sans sa permission est un acte hautement illégal au Royaume-Uni. Autre initiative de Boots : le lancement d’un nouveau concept de « soins primaires » : des infirmières sous contrat viennent réaliser dans les officines du groupe des bilans de santé et des vaccinations, opérations qui pourront être rémunérées par le NHS (Service national de santé).
Belgique
Le bon usage du médicament passe par le médecin
LA MINISTRE DE LA SANTÉ, Odette Onkelinx, récemment interpellée au parlement, dans le sillage de l’affaire Médiator a déclaré, selon « Le Journal du médecin » que « le bon usage du médicament devrait passer par le médecin traitant, interlocuteur naturel et idéal pour renseigner le patient sur le bon usage et en évaluer le rapport bénéfice/risque ». Et d’enfoncer le clou : « Le médecin, insiste-t-elle, est la personne à solliciter pour un conseil, (lui qui) connaît le mieux un phénomène auquel le public ne songe pas : les interactions médicamenteuses. » À la suite de quoi, l’association générale du médicament Pharma.be rappelle « qu’elle avait déjà lancé une vaste campagne de sensibilisation au bon usage du médicament et qu’elle a mis en ligne un site web pour soutenir les efforts des professionnels ». Autre initiative : l’expérience « Recipe-e » va bientôt démarrer. Il s’agit d’une plate-forme de prescriptions électroniques entre médecins et pharmaciens. D’ici à 2012, l’ensemble des praticiens des deux professions l’utiliseront. Le système sert à transporter électroniquement la prescription en authentifiant le médecin et sans connaître le contenu de cette prescription ; Il offre néanmoins une aide à la décision, tel le contrôle des spécialités et des conditionnements disponibles. Seuls ne peuvent être prescrits que des médicaments répertoriés.
SUISSE
Le franc fort préoccupe la pharmacie helvétique
POUR LA PREMIÈRE FOIS, en 2010, les ventes globales de médicaments ont reculé -1,3 % alors que le nombre d’emballages a augmenté de 0,5 %. Outre les produits à fort potentiel de chiffre d’affaires tombé dans le domaine public, une cause importante de ce recul est l’adaptation de prix adopté par la Confédération. Adaptation calculée sur la base de comparaison des prix avec l’étranger où pour la période considérée, le niveau de ces prix a diminué par rapport à la Suisse en réaction de la faiblesse de l’euro. Au cours d’un symposium réuni à Berne sur le sujet et rapporté par « Tribune médicale », Thomas Binder, directeur de la Vips (le LEEM suisse) et Thomas Cueni, secrétaire général d’Interpharma (association des sociétés de recherche), ont demandé au gouvernement un geste pour déterminer les prix de manière à assurer à long terme l’attractivité du pays pour les entreprises pharmaceutiques, la faiblesse de l’euro leur étant préjudiciable à différents égards ; notamment, elle entraîne une stagnation des exportations qui ne peuvent être compensées, le prix des médicaments étant régulé dans la plupart des pays étrangers. Et en prenant compte le fait qu’une série de brevets à fort potentiel vont tomber dans le domaine public, entraînant de nouveau quelque 650 millions de francs suisses perdus pour l’industrie.
États-Unis
Pour plus de vérité
ABOUTIR à une totale transparence de la publicité et du marketing pharmaceutique : tel est le sens de la campagne « Bad Ad » que vient de lancer la DDMAC (commission de la communication de la FDA) que rapporte « Pharmaceutical executive ». Elle veut en effet procéder à un renforcement des critères de promotion concernant les médicaments en sanctionnant ceux qui ne seront pas conformes. Elle examine à cet effet toutes les notices, brochures, documents, messages vidéos ou TV, et compte rendu de congrès. Mais également toutes les observations qui leur sont soumises concernant des effets secondaires, des réactions parallèles, ou une utilisation hors AMM, même si elles parviennent de sociétés concurrentes. Réaction des intéressés : une crainte que les plaintes anonymes soient dues à des erreurs de jugement ou à une vengeance personnelle.
Europe
Remboursement des médicaments : peut mieux faire
LE CENTRE européen d’expertise vient de réaliser, avec le concours de l’université Erasmus de Rotterdam, une étude comparative du mode de remboursement des médicaments dans les divers pays européens. La conclusion n’est pas très encourageante : « peut mieux faire », telle est la conclusion. Elle se fonde sur quatre critères étudiés : la transparence des décisions : elle est insuffisante à plusieurs égards (l’évaluation du produit et l’appréciation de sa valeur ne sont pas suffisamment séparées) ; la pertinence (la motivation de la décision tient compte de la gravité de la maladie concernée sans insister sur les alternatives thérapeutiques guidant le processus de décision) ; la prévisibilité (aucun pays ne prévoit la révision systématique de l’ensemble des produits remboursés) ; la mise en application, enfin : est elle aussi insuffisante (la plupart des pays étudiés analysent l’impact budgétaire général a posteriori du remboursement, mais aucun d’eux n’en étudie l’impact spécifique ; chacun dispose bien d’une agence centralisée des médicaments sous la responsabilité d’un ministre, mais les indications de suivi font toujours défaut).
ESPAGNE
La R+D : difficile !
POUR LA PREMIÈRE FOIS depuis 15 ans, les dépenses de recherche et développement ont chuté :
0,8 % en un an, avec 14 582 millions d’euros (1,38 % du PIB). Ce sont surtout les moyennes entreprises (moins de 250 employés) qui ont été victimes de cette baisse, avec une augmentation de 13 % annuelle, tandis que les grosses structures (plus de 250 personnes) ont vu ces dépenses légèrement diminuer (0,3 %). C’est la recherche publique, entrant pour 47 % de l’activité totale, qui a le plus souffert, avec une baisse de 9,5 %, alors que la recherche privée a vu ses dépenses diminuer de 6,3 %. Chiffres fournis par l’Institut national de statistiques, et publiés dans « Jano ».
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