LE 7e FORUM des pharmaciens, qui vient de se tenir à Toulouse, avait choisi comme premier thème de débat « Médicament : de nouvelles règles pour plus d’éthique ». Le texte renforçant la sécurité sanitaire du médicament venait juste d’être adopté par l’Assemblée nationale. L’occasion pour Catherine Lemorton, députée PS, d’indiquer que son groupe s’était abstenu lors du vote, car « il n’est pas complètement satisfait. Cette réforme comprend des points positifs, comme la déclaration obligatoire des liens d’intérêts, sous peine de sanction. Mais il manque une interface pour vérifier leur véracité », note la députée. Par ailleurs, « l’industrie pharmaceutique sera exclue du conseil d’administration de l’AFSSAPS, qui sera financée par la CNAM. Mais nous ne savons pas si l’enveloppe de 40 millions d’euros promise sera suffisante », ajoute Catherine Lemorton. Elle pointe également des carences dans le système de déclaration des sommes versées par l’industrie aux professionnels, « qui ne précise pas à partir de quel montant il faut déclarer. De plus, il faudrait simplifier les déclarations de pharmacovigilance », souligne-t-elle. En revanche, la mise en place d’une base de données de référence sur les médicaments, accessible au public, la satisfait, de même que le projet de révision quinquennale de tous les médicaments en France.
Édouard Couty, président et rapporteur des Assises du médicament, rappelle pour sa part que le projet de loi « reprend beaucoup de propositions des Assises, mais pas toutes ». Il préconise notamment « une évaluation régulière de cette réforme » et la nécessité d’une « plus grande indépendance de la formation des médecins vis-à-vis des laboratoires ».
Pour Bernard Charles, président du centre d’études et de formation hospitalière (CEFH), la réforme « ne va pas assez loin dans la restructuration des agences ». Il estime qu’il aurait fallu « faire seulement deux commissions : l’une chargée de l’AMM et l’autre de l’économie des produits de santé, sur laquelle le Parlement pourrait donner son avis ».
Des plans sécurité pour les médicaments.
Gilles Bonnefond, président de l’Union nationale des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) met quant à lui l’accent sur le problème de confiance dans le système de santé. « Les pharmaciens peuvent être porteurs de plus de sécurité sur le médicament. On pourrait par exemple rebaptiser les plans de gestion des risques (PGR) "plans sécurité", où les médecins et les pharmaciens informeraient le patient et surveilleraient de près le médicament. Le statut de pharmacien correspondant pourrait s’appliquer à ce plan, qui devrait suivre un protocole préétabli. L’assurance-maladie ne rembourserait le médicament que si le protocole a été respecté. »
De son côté, Lucien Bennatan, président du groupe PHR, remarque que ce texte a le mérite de « mettre le patient au centre de la stratégie thérapeutique ». Il insiste également sur l’importance de l’interprofessionnalité. « Le modèle actuel, centré sur le médecin, est dépassé, estime-t-il. Nous allons expérimenter des sites communautaires médecins-pharmaciens-infirmières, sur le modèle de ce qui existe déjà entre médecins hospitaliers et médecins de ville », annonce t-il. Enfin, il souligne le rôle important du pharmacien comme « acteur de santé de premier recours » et de « prévention ». « Pour la pharmacovigilance, on peut aussi compter sur nous », assure t-il.
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