ON A COUTUME de dire que l’on n’a rien sans rien. La remarque vaut pour la i3, élitiste jusque dans les matériaux qu’elle utilise, l’aluminium pour le châssis, la fibre de carbone, le kenaf (fibre végétale) et le bois d’eucalyptus. Soucieux de sa réputation de constructeur vertueux, BMW utilise même les chutes de carbone pour fabriquer le toit de la i3.
Pour gagner le procès en sorcellerie tarifaire que l’on serait tenté de lui intenter, la marque allemande a élaboré un programme de financement. On peut ainsi rouler en i3 pour 470 euros par mois sur trois ans et 30 000 km, entretien et garantie inclus, bonus écologique déduit.
La « Zoe des riches » n’est pas née d’un coup de baguette magique. Elle est en fait le fruit des amours délictueuses de la Mini E et la BMW Active E, soumises à un parcours du combattant long de 21 millions de kilomètres depuis le lancement du projet en 2007. La i3 ne débarque donc pas sans biscuits.
Elle est résolument « Premium ». À tous les niveaux, style, motorisation et conception. Elle dispose en effet d’un moteur développant 170 ch et de portes à ouverture antagoniste, comme celles de l’Opel Meriva.
Afin de vaincre le syndrome de la panne, hantise des possesseurs de voitures électriques, BMW propose un moteur thermique bicylindre de secours de 34 ch (120 kg, 150 km d’autonomie), baptisé prolongateur d’autonomie, facturé au prix d’une voiture d’occasion, soit 4 710 euros !
Si l’on rajoute le prix de la « wall box » (890 euros, temps de recharge 6 heures), le coût de son installation, on est pris de vertige à la lecture de l’addition. Dans sa grande bonté, BMW offre cependant le câble destiné à recharger la voiture à partir d’une prise domestique (8 heures) et garantit 8 ans la batterie au lithium ion, logée sous le plancher. Il ne fallait pas !
À son crédit, l’i3 est « admissible » aux bornes de recharge publiques (1 euro de l’heure), à condition d’avoir acquitté les frais de dossier (15 euros).
Que la i3 soit plus chère que la Zoe, on s’y attendait. Mais BMW a placé la barre très haut. Reste à savoir si le jeu en vaut la chandelle. Bref, s’il n’est pas préférable de passer par la case Autolib. La i3 est certes performante, silencieuse, évidemment propre et valorisante. En vérité, il faut l’envisager sous l’angle d’une deuxième, voire d’une troisième voiture. Ce qui suppose un budget automobile important, surtout avec les inévitables packs.
En ville, le couple, immédiatement disponible, permet de griller tout le monde au démarrage. Mais sur route dégradée, la direction et la suspension se montrent un peu rebelles. La morale de l’histoire est finalement simple : rouler écolo n’est pas à la portée de tous.
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