Connaissez-vous, Mesdames et Messieurs les médecins, un moyen pour guérir vos patients en deux temps trois mouvements ? En leur offrant, ou en suggérant à leurs proches de leur offrir le « Cahier pour les malades qui aimeraient guérir plus vite en souriant un peu... » (1). La thérapie est classique mais trop souvent oubliée. Merci donc à Florent Gaillard de la remettre au goût du jour avec cet opuscule d’humour parfois grinçant, mais surtout réconfortant pour ceux qui ne veulent pas forcément qu’on les plaigne à longueur de journée. Où l’on peut s’exercer à écrire aussi mal qu’un médecin, ou bien jouer à la puissance 4 en remplissant les trous avec les médicaments qu’on a sous la main, ou encore transformer la pitance de l’hôpital en restaurant trois étoiles, et même séduire l’infirmière ou le médecin de ses rêves...
« On n’arrête pas la connerie » (2), l’intégrale des textes, répliques et pensées de Jean Yanne, est certes une réédition, mais on n’en finit pas d’y trouver des nouvelles perles de ce grand humoriste et philosophe de la vie, doué d’un véritable génie pour débusquer la connerie dans toutes ses manifestations les plus variées. Il suffit de le (re)lire pour abonder dans sa réflexion selon laquelle « l’humour, au même titre que le céleri rémoulade et les places de parking gratuites en août, est un bienfait des dieux ».
Les amoureux des mots et des bons mots apprécieront « l’Enfonceur de portes ouvertes et cinquante autres métiers improbables » (3), dans lequel Emmanuel Trédez dresse plus de 50 portraits de métiers incroyables et loufoques, prenant au pied de la lettre les plus imagées des expressions de la langue française. Que vous soyez leveur de lièvres ou poseur de lapins, cireur de pompes ou lécheur de bottes, presseur de citrons ou raconteur de salades, vous découvrirez avec intérêt comment, mêlant sens propre et sens figuré, il interprète ces professions délirantes. Un livre original qui doit beaucoup aux illustrations de Catherine Meurisse, poétiques et drôles.
Des métiers improbables aux « Inventions inutiles et indispensables » (4), il n’y a que l’intervention d’Andy Riley, l’auteur du fameux « Coup de lapin », grand prix de l’Humour noir en 2008. Il démontre ici, à travers 92 inventions de son cru, ce qui arrive quand un esprit dérangé mais drôle essaie de « penser global ». Certes, on grince parfois des dents, mais pour regretter en définitive de ne pas y avoir pensé soi-même !
Pour finir en beauté, on se retourne évidemment vers nos voisins et amis d’outre-Quievrain, mis à l’honneur par Philippe Genion, belge lui-même, dans l’opuscule « Comment parler le belge. Et le comprendre (ce qui est moins simple) » (5). Réalisé sous la forme d’un dictionnaire, le livre reprend l’ensemble des mots et expressions utilisées par les Belges dans la vie de tous les jours. Il s’agit donc d’un ouvrage de vulgarisation qui se veut informatif, certes, mais surtout drôle, « parfois caustique, parfois grossier, jamais vulgaire ». En définitive, un réjouissant antidictionnaire truffé de mots d’esprit et d’exemples délibérément choisis sur le critère de l’irrévérence manifeste.
(2) Le Cherche Midi éditeur, 500 p., 18,50 euros.
(3) Nathan, 112 p., 15 euros.
(4) Chiflet&Cie, 96 p., 13,954 euros.
(5) Points, 176 p., 10 euros.
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