Depuis fin septembre, l’Azantac et ses génériques (ranitidine) ne sont plus disponibles en officine. Cette rupture pérenne fait suite à un rappel effectué par mesure de précaution en raison de la présence d’une impureté cancérogène probable (NDMA) dans certains lots.
Heureusement, il existe des alternatives à la ranitidine. Toutefois, elles seront différentes selon la voie d'administration et l’indication de la molécule, vient de préciser l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). En effet, la ranitidine est un antihistaminique (anti-H2) antisécrétoire gastrique qui se présente par voie orale ou injectable. Elle est principalement indiquée dans le reflux gastro-œsophagien, mais aussi dans des situations particulières : en anesthésie, en nutrition parentérale et en cancérologie.
Voie orale
En traitement du reflux gastro-œsophagien, la prescription de la ranitidine par voie orale (en comprimés ou comprimés effervescents) doit être remplacée par un autre anti-H2 (cimétidine, famotidine et nizatidine) ou par un inhibiteur de la pompe à protons (IPP).
Cas particulier, en anesthésie « la ranitidine en comprimés effervescents est utilisée afin de prévenir le syndrome de Mendelson avant induction de l'anesthésie générale chez un patient ayant l'estomac plein », précise la Société française d’anesthésie et de réanimation (SFAR). Ce syndrome est une pathologie pulmonaire causée par l'inhalation du contenu gastrique dans les poumons, qui survient surtout chez les personnes lors d’une anesthésie générale ou dans le coma.
La société savante précise que « le caractère effervescent facilite l’absorption du produit, notamment en condition d’urgence, mais c’est la présence de citrate de sodium qui en fait l’intérêt clinique. Une quantité suffisante de citrate doit être présente pour tamponner l’acidité gastrique éventuelle ». Pour ces raisons, la SFAR recommande d’utiliser en alternative la cimétidine 200 mg effervescente. Pour garantir un approvisionnement suffisant, une partie des stocks disponibles de Cimétidine Arrow 200 mg comprimés effervescents est contingentée pour l’hôpital exclusivement, et ce jusqu’à mars 2020.
Voie injectable
« Lorsque la prescription d'un antisécrétoire gastrique par voie injectable est indispensable, la ranitidine peut être remplacée par les formes injectables des inhibiteurs de pompe à protons (esoméprazole et pantoprazole) », avance l’ANSM.
Cependant, dans le cadre de la nutrition parentérale, l'alternative à la ranitidine injectable est la famotidine injectable. Or cette forme pharmaceutique n'existe pas en France. Des spécialités sont donc importées des États-Unis par le Laboratoire Mylan (Famotidine injection USP 20 mg/2 ml et 200 mg/20 ml). « Elles sont exclusivement réservées aux hôpitaux et aux façonniers préparant des poches de nutrition parentérale. La priorité est donnée aux poches destinées aux enfants », indique l’ANSM.
Autre cas particulier : lorsque la ranitidine est utilisée en prémédication en cancérologie, pour prévenir l’hypersensibilité. L'agence invite les praticiens à « remplacer cette prescription par les autres médicaments de la classe des anti-H2 disponibles par voie orale (comprimés et comprimés effervescents) après prise en compte des interactions médicamenteuses ».
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