Le Quotidien du pharmacien.- Redoutez-vous que les universités n'aient pas suffisamment d'autonomie sur le nombre d'étudiants sélectionnés ?
Bernard Muller.- Nous serons bien sûr vigilants mais nous avons déjà l'habitude de travailler avec les ARS, notamment au sujet du 3e cycle et de l'internat. Je suis plutôt confiant sur le fait que l'on arrivera à converger sans trop de difficultés. Des projections pluriannuelles vont être faites et il pourra y avoir des réévaluations année après année.
La mise en place de ces deux parcours distincts risque-t-elle de baisser le niveau d'exigence ?
Oui, le risque existe mais charge désormais aux universités de construire des mineures qui soient attractives. Nous disposons déjà aujourd'hui d'une certaine marge de manœuvre pour remettre à niveau les étudiants en 2e ou en 3e année. Ne perdons pas de vue que les études de santé sont longues et qu'il est possible d'ajuster les contenus dans le temps.
À quel point le contenu des enseignements va-t-il évoluer en première année ? Peut-il favoriser davantage de choix par vocation, en particulier pour la pharmacie ?
Le programme national imposé jusqu'à cette année était pléthorique et méritait largement d'être élagué. Désormais, le cadrage national sera minimal et j'y vois une opportunité forte pour la pharmacie. Chaque université aura maintenant la possibilité de renforcer les disciplines à spécialités pharmaceutiques. Autre point positif : la mise en place en première année des modules de présentation des métiers, qui seront obligatoires. On observe que les étudiants en PACES ne connaissent pas toutes les possibilités qu'offre la pharmacie. Ces modules me semblent donc être de très bons leviers pour favoriser les vocations.
Les dispositions transitoires vont-elles être appliquées par un nombre important d'universités ?
Les syndicats étudiants se focalisent sur ce point mais n'oublions pas que cette mesure est limitée à deux ans, à l'issue de cette période il n'y aura plus de voie royale. Les universités qui voudront y avoir recours devront avoir des arguments solides pour obtenir une dérogation. J'estime au contraire qu'il faut saluer l'existence de ces dispositions transitoires car toutes les universités n'ont pas les mêmes pratiques aujourd'hui. Certaines expérimentent depuis 3 ou 4 ans les Alter-PACES (qui permettent à des étudiants en deuxième ou troisième année de licence d'intégrer une deuxième année en filière santé) et sont donc plus avancées. Il faut faire preuve de pragmatisme, démarrer tout de suite à plein régime n'est pas réaliste. Globalement, je suis optimiste quant à la réussite de la réforme, même si, à mon sens, on a largement sous-estimé ce qu'elle va coûter.
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