La ministre de la Santé belge, Maggie de Block, vient de présenter son projet de loi aux victimes du thalidomide. Il prévoit la création d'un fonds d'indemnisation, comme l'avait promis sa prédécesseure Laurette Onkelinx en 2010.
La ministre de la Santé Maggie de Block vient de présenter son projet de loi créant un fonds d'indemnisation des victimes du thalidomide de 5 millions d'euros. Il prévoit d'accorder une somme forfaitaire de 125 000 euros aux victimes « directes », également appelés les bébés thalidomide. Deux ans après cette indemnisation, le reste de l'enveloppe sera octroyé aux associations de soutien aux victimes du thalidomide. Enfin, ce projet prévoit également une somme de 30 000 euros par parent encore en vie dans le cas où la victime serait décédée. L'ensemble de ces sommes sont exonérées d'impôts et n'affecteront pas l'octroi d'autres possibles indemnités. Ce projet de loi doit encore être présenté en conseil des ministres et devant la Chambre des représentants avant le mois de mai.
En Belgique, le Softenon (thalidomide) a été autorisé à partir de février 1959. Après les preuves scientifiques de sa tératogénicité apportées en 1960 et 1961, son fabricant, le laboratoire allemand Grünenthal, arrête la production de ce médicament en décembre 1961. En Belgique, ce n'est qu'en juin 1962 que le Softenon fait l'objet d'une interdiction provisoire avant de devenir définitive le 12 décembre 1963. Des dates qui soulignent à la fois un manque de contrôle et de réactivité des autorités sanitaires belges, comme dans des dizaines d'autres pays dans lesquels le thalidomide prendra environ 70 noms de marque différents.
Si des indemnisations des victimes par voie judiciaire et/ou par création de fonds ont été réalisées au Japon, en Grande-Bretagne ou en Allemagne, la Belgique n'a reconnu ses torts qu'en 2010, lorsque la ministre de la Santé de l'époque Laurette Onkelinx a annoncé la création d'un fonds d'indemnisation dédié, peu de temps avant la chute du gouvernement et la crise politique belge qui ont compromis ce fonds. Après que le Parlement européen se soit insurgé, en 2016, contre le mauvais dédommagement des victimes dans certains États membres, la Cour d'appel de Bruxelles a condamné, le 22 février 2018, la Belgique à tenir sa promesse.
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