Alors que l'opération « Moi(s) sans tabac » bat son plein, incitant les fumeurs à arrêter le tabac durant ce mois de novembre, qu’en est-il de la cigarette électronique ? Une étude publiée dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (BEH) du 7 novembre montre que les fumeurs qui ont recours à l’e-cigarette sont plus motivés pour arrêter de fumer que les fumeurs exclusifs… mais ils ne réussissent pas plus à atteindre l’abstinence que ces derniers.
L’étude a été menée sur un échantillon de 2 057 personnes (1 805 fumeurs exclusifs et 252 fumeurs utilisant régulièrement l’e-cigarette), interrogés à deux reprises à 6 mois d’intervalle (septembre 2014 et mars 2015). Au final, on observe que les vapo-fumeurs avaient plus souvent que les fumeurs exclusifs réduit de moitié leur consommation de cigarettes par jour : ils étaient 25,9 % à l'avoir réduit de 50 %, contre 11,2 % chez les fumeurs exclusifs. De même, ils avaient plus souvent tenté d’arrêter la cigarette pendant au moins 7 jours (22,8 % contre 10,9 %).
En revanche, pour des arrêts plus longs, il n’y a pas de différence significative entre les vapo-fumeurs et les fumeurs exclusifs. 12,5 % ont tenté d’arrêter la cigarette pour une durée de 7 jours, contre 9,5 % dans le groupe des fumeurs exclusifs. Pour une durée de 30 jours, les taux sont de 10,2 % contre 8,5 %. Les auteurs estiment que « le vapotage régulier parmi les fumeurs pourrait avoir un effet seulement à court terme, encourageant les tentatives d’arrêt, mais pas à l’arrêt du tabac sur le long terme ».
Les enquêtes en population générale ayant montré que les vapo-fumeurs semblaient être des gros fumeurs avant d’utiliser l’e-cigarette, avec environ 21 cigarettes par jour contre 11 parmi les fumeurs exclusifs, les auteurs s’interrogent sur les bénéfices de l’e-cigarette : « Bien que la réduction de la consommation de tabac puisse diminuer les risques pour la santé qui y sont associés, fumer, ne serait-ce que quelques cigarettes par jour, maintient ces risques à un niveau extrêmement élevé. Pour certains fumeurs, vapoter pourrait aller à l’encontre du processus d’arrêt du tabac et de son effet bénéfique sur la santé si, au lieu d’essayer d’arrêter complètement, certains vapo-fumeurs se contentaient de réduire leur consommation en considérant qu’il s’agit d’une réussite suffisante. »
Cibler les fumeurs non motivés
« Les non motivés représentent une grande proportion de fumeurs : 72,5 % ne voulaient par arrêter de fumer au cours des 6 prochains mois », évoquent les auteurs de l'étude. Or les acteurs de la prévention souhaiteraient inciter ces fumeurs non motivés à faire une tentative d’arrêt. Les traitements substitutifs nicotiniques (gommes, patchs, etc.) peuvent être efficaces pour favoriser l’arrêt du tabagisme chez cette catégorie de personnes. Si les cigarettes électroniques étaient efficaces, elles pourraient jouer un rôle important dans les politiques de lutte contre le tabagisme étant a priori plus attrayantes pour les fumeurs que les substituts nicotiniques.
En attendant de nouvelles études, les résultats de l’enquête du BEH ne bouleversent pas les recommandations des autorités de santé françaises. Pour le moment, l’e-cigarette reste un « outil d’aide à l’arrêt du tabac pour les personnes désireuses de sortir du tabagisme » et « un mode de réduction des risques du tabac en usage exclusif », mais avec un risque de « renormalisation de la consommation de tabac », comme l’a précisé le Haut Conseil de la santé publique en 2016.
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