Ce n'est pas parce que Jean-Luc Mélenchon se prend pour la République qu'il a le droit de se moquer de l'accent des gens. Il y a tant de sonorités dans la manière de parler le français que tout le monde a un accent, y compris les Tourangeaux, censés s'exprimer avec le son le plus pur. Violon ou violoncelle, la musique est bonne. Je ne vois pas pourquoi on raillerait l'accent du Languedoc-Roussillon, surtout quand on représente Marseille, car les Méridionaux auraient alors parfaitement le droit de ridiculiser celui des Parisiens et leur prononciation si gutturale du r qu'à la fin elle en devient vulgaire. Il me semble en outre que l'un de nos auteurs les plus prisés, Marcel Pagnol, a mis en scène des personnages inoubliables qui avaient un accent du Midi très accusé et que les meilleurs de nos comiques ont amusé les foules en imitant nos accents régionaux. Je vois, dans la remarque de Mélenchon et le débat qu'elle a ouvert, la vieille polémique née des abus du centralisme. Ce n'est pas l'accent, d'où qu'il vienne, qui définit la culture, c'est la langue. Avec l'accent méridional, chti, pied-noir, alsacien ou d'ailleurs, la langue française nous réunira toujours tant que nous la respecterons. Et même si le français du Canada est agaçant.
Humeur
Avé l'acceint
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Publié le 25/10/2018
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Richard Liscia
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3468
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