– Maximilien, un empereur sacrifié
Le héros de « Tempête sur le Mexique » (1), le nouvel opus de Michel Peyramaure – couronné du prix de la société des gens de lettres et du prix Alexandre Dumas pour l’ensemble de son œuvre, riche de plus de 70 ouvrages de toutes sortes – est un bien triste sire. Maximilien de Habsbourg, frère de l’empereur d’Autriche François-Joseph, que Napoléon III a placé à la tête du Mexique pour y instaurer un régime à la solde de la France, en lui faisant croire qu’il répondait aux aspirations du peuple, a été dupé. Les rêves d’aventure, pour le jeune prince poète et progressiste, et sa belle épouse, musicienne et ardente, tournent au cauchemar. Leur présence exacerbe les combats entre impériaux et républicains emmenés par l’ancien président Benito Juarez. Maximilien se réfugie dans la compagnie de ses maîtresses, tandis que Charlotte gère tant bien que mal les affaires de l’État. Mais lorsque Napoléon III retire son soutien militaire, l’aventure se termine dans la folie pour Charlotte et la mort pour Maximilien.
– Constantinople for ever
Deux romans nous entraînent à Constantinople à la fin du XVIe siècle. « Le Barbaresque » (2) est signé Olivier Weber – l’auteur de « la Mort blanche » et du « Faucon afghan », lauréat du prix Joseph Kessel et du prix Albert Londres –, un écrivain qui en connaît un bout sur la barbarie puisqu’il est ambassadeur itinérant chargé de la lutte contre la traite des êtres humains. Son roman a pour héros Miguel de Cervantès, qui, après avoir été exilé de son Espagne natale et engagé dans l’armée de l’empereur d’Autriche dans la guerre contre les Turcs, est fait prisonnier par les pirates d’Alger, capitale de la Barbarie. On est en 1575. Considéré comme un héros de guerre, il échappe à la mort et bénéficie d’une certaine liberté en attendant d’être échangé contre rançon. Il tombe follement amoureux de Zorha, mais tout bascule avec le renversement du Pacha, gouverneur de la ville. Commence alors une folle équipée où Cervantès est menacé à la fois par les Ottomans, les Barbaresques et l’Inquisition. Un roman épique, où Olivier Weber montre comment la captivité conduit le futur auteur de « Don Quichotte » à appréhender l’idée de liberté dans l’évasion par l’imaginaire, la prière et la découverte de lui-même.
Katie Hickman – dont les romans historiques sont des best-sellers en Grande-Bretagne ancre aussi « la Porte aux oiseaux » (3), un ouvrage de pure fiction, à Constantinople, mais à deux époques différentes. En 1599, on entre de plain-pied dans le harem du sultan où Kaya s’efforce de survivre au milieu des intrigues qui opposent la mère du sultan et la favorite : se pourrait-il qu’il s’agisse de Célia, la fiancée du secrétaire de l’ambassadeur d’Angleterre, disparue en mer depuis deux ans ? Des siècles plus tard, une autre jeune femme qui fait des recherches pour sa thèse de doctorat, se passionne pour le sort de cette captive anglaise, comme si un lien mystérieux les unissait. Elle ira jusqu’à Istanbul, dans les labyrinthes secrets du harem de Topkapi, pour trouver, peut-être, la réponse au mystère.
– Secrets d’alcôves
Deux livres dévoilent les vies privées de grands de ce monde, hier. Dans son premier roman intitulé « Pour les plaisirs du Roi » (4), Philippe Hugon, journaliste issu de la publicité, frappe fort. Il y relate, via ses Mémoires, comment le comte Jean du Barry, petit aristocrate toulousain sans fortune et sans scrupule, a mis dans le lit de Louis XV une jeune femme prénommée Jeanne, afin d’en retirer fortune et puissance.
Le personnage de Jean du Barry n’est pas reluisant, qui a abandonné femme et enfant pour exercer ses talents pour le jeu et le proxénétisme à la plus grande satisfaction des grands noms de la cour. Sauf de Choiseul et de Mme de Pompadour. Pour se protéger de celle-ci, il redonne une « virginité » à une jeune prostituée en la mariant à son frère Guillaume. Jeanne Bécu, devenue comtesse du Barry, sera la dernière favorite du règne de Louis XV. Jusqu’à la mort du roi, la disgrâce du comte et de la favorite et, vingt ans plus tard, leur exécution sur l’échafaud.
D’une autre trempe est Philippe de Chartres, neveu de Louis XIV et futur régent, dont le destin, ô combien romanesque, est raconté par Patrick Pesnot – scénariste et auteur notamment de la trilogie « la Conjuration des Médicis » –, dans « le Guerrier libertin » (5). Le personnage en effet se démarque du reste de la cour, non seulement par son goût des arts et des sciences mais aussi par ses exploits militaires et sa réputation de grand séducteur. Érudition + courage physique + frasques libertines : cette trilogie n’a cessé de faire peur au roi et à Mme de Maintenon, qui le soupçonnaient de vouloir s’emparer du trône et qui l’ont maintenu à l’écart. Jusqu’au bout du règne de Louis XIV, alors que ses héritiers succombaient les uns après les autres, élevant ainsi Philippe dans l’ordre de la succession… Le premier volet de cette fresque de grande ampleur, et néanmoins proche de la vérité historique, est intitulé « le Régent ».
– L’hérétique et le bouffon
Un thriller historique dont le héros est Giordano Bruno, humaniste érudit, mais aussi moine dominicain défroqué, dont l’intuition d’un univers infini en fit la cible de l’Inquisition et le condamna à l’errance, avant de finir sur le bûcher en 1600 : tel est « le Prix de l’Hérésie » (6), de S.J. Parris, journaliste au « Guardian » et dans « The Observer ». L’auteur s’intéresse ici à la période où, après avoir fui l’Italie puis la France en 1583, Giordano Bruno arrive en Angleterre, sur les traces d’un mystérieux livre antique qui pourrait l’aider à prouver sa théorie révolutionnaire. Devenu un espion au service d’Elizabeth Ier dans la cité universitaire d’Oxford, considérée comme un dangereux nid de papistes, il mène tant bien que mal ses recherches tout en restant à l’affût des complots catholiques contre la reine. Alors même que plusieurs crimes sont commis dans l’enceinte de la faculté.
Comédien et bien plus, Francis Perrin offre dans « le Bouffon des rois » (7), un savoureux portrait de Triboulet, ce fils du peuple bossu et claudiquant, qui deviendra l’unique fou de deux rois, Louis XII et François 1er. Confident et parfois conseiller des souverains, il sait les distraire en provoquant les courtisans. On attend ses bons mots autant qu’on les craint. Sa vie est un voyage romanesque d’un demi-siècle dans l’Europe de la Renaissance, où le fou a croisé Charles Quint, Léonard de Vinci, Henry VIII d’Angleterre, Érasme, Calvin, Rabelais et d’autres.
(2) Flammarion, 317 p., 20 euros.
(3) JC Lattès, 464 p., 21,50 euros.
(4) Flammarion, 492 p., 23 euros.
(5) Nouveau Monde éditions, 363 p., 19,90 euros.
(6) 10/18, 453 p., 19 euros.
(7) Plon, 317 p., 19 euros.
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