GALWAY est aux portes du Connemara, la terre des grandes solitudes et des caprices du ciel. Ce parc national, qui s’étend sur 3 000 hectares, est une lande infinie parée de toutes les couleurs sauvages, des prairies et des montagnes érodées couvertes de bruyères et de fleurs alpines. Clifden en est la capitale. À l’origine, un petit marché créé en 1812 ; aujourd’hui, une charmante bourgade aux rues colorées. C’est ici que Marconi organisa la première liaison radio à destination de l’Amérique (en 1907) et que les aviateurs Alcock et Brown atterrirent après la première traversée de l’Atlantique (en 1919).
Située au fond d’une baie profonde, au pied des monts Twelve Bens, la ville aux deux églises accueille, chaque année au mois d’août, une pittoresque foire aux poneys. Sur sa côte vertigineuse s’égrènent des plages cristallines, des chaumières blanches et quelques châteaux à créneaux envahis par le lierre. Les ruines de celui du seigneur d’Arcy, fondateur de la ville, sont situées en contrebas de la vertigineuse et étroite Sky Road. La « route du ciel » s’enfonce jusqu’aux derniers rochers de la presqu’île de Kingstown. De là, le regard s’égare sur une mer infinie et un chapelet d’îles fières et rudes.
L’île de Clare est une falaise émergeant à une encablure de la côte, un rocher sans vie d’où émerge un phare blanc planté au bord d’un grand précipice. La tour carrée de la célèbre Grace O’Malley se trouve toujours sur un promontoire rocheux qui domine son port. Celle qu’on surnommait « Granuaille » était une reine de la mer particulièrement redoutée. Elle vivait au XVIe siècle de la piraterie et du pillage. Son corps repose dans le silence d’une petite abbaye où l’on peut lire la devise du clan O’Malley : « Invincible sur mer et sur terre. »
Protégée par un labyrinthe de rochers, Inishbofin est battue par les vents à l’ouest ; couverte de plages de sable blanc à l’est. Les ruines d’un château médiéval bâti par Cromwell profilent leur silhouette à l’entrée du port. En gaélique, son nom signifie « l’île de la vache blanche » en raison d’une vieille légende qui prétend qu’une brume mystérieuse l’aurait fait disparaître un jour d’hiver. C’est aujourd’hui l’un des derniers refuges des râles de genêts, dont on reconnaît le cri vibrant les soirs d’été dans les prairies à foin.
Jamais vaincus.
Plus au sud, face à Galway, les îles d’Aran : trois îlots sauvages (Inishmore, Inishmaan et Inisheer) qui entretiennent un mythe aussi ancien que la mer. Les hommes pêchent et les femmes tricotent. On parle gaélique et on cultive des pommes de terre sur des champs fermés par des murets en pierres sèches. L’embarcation des insulaires est toujours le « currach », sorte de pirogue faite de lattes et de toile goudronnée. Ici, Robert Flaherty a tourné dans les années trente le film « l’Homme d’Aran » à la mémoire de l’effarant combat des îliens contre l’océan. Les insulaires partagent cette obstination bizarre à ne jamais s’avouer vaincus et à ignorer les misères de l’océan. Les tempêtes passent ; les hommes restent. Plus au nord, Achille Island est reliée au continent par un pont minuscule. On est au bout du monde mais on retrouve les images ordinaires de l’Irlande : lande sauvage, chaumières blanches, moutons paisibles et villages bariolés.
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