LES CENDRES vomies par le volcan sont capables de détruire les turbines des avions, elles peuvent avoir des conséquences pour la santé des humains, en particulier ceux qui souffrent d’allergies ou de maladies pulmonaires. Le nuage qui s’étend sur le nord de l’Europe, de l’Islande à la Russie a surtout réussi à plonger dans le chaos le transport aérien en Europe du Nord et transatlantique. On a fermé les aéroports. Des dizaines de milliers de personnes sont restés sans recours contre la catastrophe, notamment les voyageurs nombreux des lignes entre les États-Unis et l’Europe. Tout à coup, le déplacement, d’une ville à l’autre, et d’un continent à l’autre, est devenu impossible. L’impuissance technologique face à une manifestation violente de la nature, qu’il s’agisse d’un séisme, d’une éruption volcanique ou d’une inondation, est insupportable pour tous ceux qui vivent à l’heure de l’avion, du téléphone cellulaire et d’Internet. Leur premier réflexe, c’est de croire qu’ils vont trouver une solution, que la nature ne va pas résister à l’ingéniosité des moyens mis à la disposition des gens pour qu’ils entrent en contact en toute circonstance. Vient ensuite la consternation : on ne peut rien faire contres les cendres déversées par le volcan. Elles ont réussi à arrêter la course du temps. L’Américain bloqué à Paris ne sait pas quand il pourra rentrer à Los Angeles. Il est contraint à l’exil forcé.
Une pollution naturelle.
L’autre idée concerne la défense de l’environnement. Cette éruption en Islande n’est ni la première ni la dernière. Elle ne constitue pas un signal adressé aux humains pour qu’ils cessent de lutter contre la pollution industrielle. Elle n’en relativise pas moins les efforts écologiques qu’un caprice de la nature peut noyer sous un océan de cendres, sous une pollution infiniment plus grave que celle des dizaines de millions de moteurs qui continuent à émettre gaz et particules. Le message involontaire du volcan, c’est que la nature, par un simple sursaut géologique, peut faire pire que l’homme et surtout qu’elle peut anéantir la panoplie dont il dispose pour créer son propre nuage. Un nuage porteur d’une menace mortelle, vaste comme un continent et qui semble annoncer le jugement dernier.
Et encore cette alerte ne semble que bénigne. Rien ne nous garantit que le volcan ne va pas cracher laves et cendres pendant des mois ou des années, ce qui entraînerait une paralysie générale du transport aérien ou une reconfiguration coûteuse et fastidieuse des itinéraires et des temps de vol. On passerait par le Brésil pour aller aux États-Unis et on prendrait d’abord le train pour aller à Madrid. N’y aurait-il pas, dans un tel bouleversement des voyages, la preuve définitive que l’humanité, loin de déformer la nature, lui est soumise comme il y a quelques milliers d’années ? Les plus sages choisiront de cultiver leur jardin, de rester chez eux, de lire et de réfléchir. Pour autant que les cendres ne pénètrent pas leurs poumons, faisant du tabagisme un vice presque bénin. Nul ne sait de quoi il sera malade ni de quoi il mourra. Il n’existe rien dans l’entreprise humaine qui ne soit teinté d’un soupçon de fatalisme.
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