L’EXPÉRIMENTATION sur l’intégration du budget médicament dans le forfait de soins des EHPAD* devrait s’achever à l’automne. Mais déjà, les syndicats d’officinaux ont rendez-vous aujourd’hui avec les représentants du ministère. Objet de la rencontre : faire un point d’étape après pratiquement quatre mois de test. « Le Quotidien » a pris les devants en recueillant les témoignages de pharmaciens référents à travers la France (voir nos éditions du 22 février et du 15 mars). Direction cette fois dans la Haute-Vienne, à Saint-Germain les Belles, dans l’officine de Laurent Gasnier (50 ans) et de son jeune associé, Fabien Gavinet (30 ans).
Située à 35 km au sud de Limoges, la « Pharmacie des Écoles » emploie trois personnes et réalise un chiffre d’affaires annuel de 1,4 million d’euros. À cinq cents mètres de l’officine, l’EHPAD d’une capacité de 65 lits dans lequel ils jouent le rôle de « pharmacien référent ». Depuis plusieurs années, leur pharmacie en était déjà le fournisseur privilégié, et la réponse à l’appel d’offres lancé à l’automne dernier l’aura logiquement désignée « référent » officiel.
Davantage de temps nécessaire.
« L’une des grandes différences par rapport à notre activité précédente, c’est que, auparavant, chaque résident avait en quelque sorte son propre pharmacien qui le facturait individuellement, explique Laurent Gasnier. Aujourd’hui, nous n’avons plus qu’un seul patient, l’EHPAD lui-même. » Si la relation avec la maison de retraite a changé sur la forme, sur le fond, tout est comme avant, « car nous servions déjà tous les patients de l’établissement », indique le titulaire. En revanche, au niveau des règlements, rien ne va plus. « Nous relevons un important retard de trésorerie. Tout simplement parce que, avant, le dispositif SESAM-Vitale payait en quelques jours. Or, désormais, les règlements interviennent à la fin du mois suivant l’envoi de la facture. » Autre nouveauté importante, le traitement quotidien des ordonnances : dorénavant, les pharmaciens étudient non seulement la prescription mais aussi le contenu du pilulier de chaque résident afin de ne délivrer que le nombre exact de comprimés. « Avant, on ignorait totalement ce paramètre, souligne Fabien Gavinet. Nous délivrions l’ordonnance dans son intégralité, sans nous préoccuper des produits restants de la délivrance précédente. Aujourd’hui, nous dispensons au plus juste, et cela demande davantage de temps : il faut aller vérifier dans les boîtes, au moins une heure tous les jours, et cela nous oblige aussi à des visites quotidiennes à l’infirmerie de l’EHPAD. »
Une meilleure gestion des traitements.
Tous ces impératifs auront donc quelque peu modifié les habitudes de l’officine, compte tenu des déplacements et de la présence sur les lieux nécessaires. Mais ils auront également contribué à rapprocher les deux pharmaciens et leurs préparateurs du personnel de l’établissement. Des réunions sont programmées régulièrement avec le médecin coordinateur, la directrice et l’infirmière responsable, avec l’objectif à court terme d’optimiser l’activité : affinage des prescriptions, absence de redondances thérapeutiques, etc. Les deux associés ont d’ailleurs mis au point un livret afin d’améliorer la gestion des traitements. « Il y a une meilleure gestion du médicament, mais pas d’économies drastiques, contrairement à ce qu’on espérait », observent les deux confrères. Si l’indemnité de 0,35 euro par jour et par résident leur semble quelque peu dérisoire, ils se félicitent, en revanche, du lien plus étroit avec la maison de retraite instauré par le statut de « pharmacien référent ». « Ceci va dans le bon sens et dans l’intérêt du patient », se réjouissent les titulaires de Saint-Germain les Belles.
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