Fermées le soir de la tragédie, les officines des arrondissements parisiens touchés par les attaques ont rouvert leurs portes hier dans la journée à des patients avides de s’exprimer sur ce qu’ils avaient vécu au cœur de leur quartier. « J’ai toujours eu l’habitude de parler avec mes patients. Ils savent qu’ils peuvent me trouver pour échanger », affirme Marie Clément, titulaire de la pharmacie du Cirque d’hiver, convaincue que « ça va aller mieux avec la parole ». Son officine, située non loin du passage emprunté par les assaillants du Bataclan, était fermée à l’heure des attentats et ce n’est que le lendemain que la titulaire a découvert l’horreur, l’une des victimes étant décédée en bas de chez elle.
Dans la rue de Charonne, elle aussi touchée par les attaques, notre consœur Martine Fourneuf constate le même besoin de parler. « Ce lundi, les patients sont plus nombreux que d’habitude, ils entrent pour partager leurs sentiments, ils nous questionnent et veulent savoir si nous avons d’autres informations », décrit-elle, ajoutant que les jeunes ressentent autant cette nécessité que les personnes plus âgées. Corinne Cohen, dont la pharmacie du Bataclan est située à quelques dizaines de mètres de la salle de spectacle, a reçu hier peu avant 15 h 30 l’autorisation d’ouvrir à nouveau ses portes, alors que les habitants du quartier se pressaient déjà pour prendre des nouvelles et son répondeur débordait de messages de sympathie. « Mes patients se sont inquiétés pour moi, pour mon équipe », souligne avec émotion la pharmacienne. Mais elle sait que, face au drame qu’a vécu le quartier, elle devra dans les prochains jours être plus que jamais à l’écoute de ses patients.
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