Le Quotidien du pharmacien.- Quelles sont aujourd'hui les pharmacies qui recrutent des pharmaciens adjoints ?
Armand Grémeaux.- Dans la région cible de mon cabinet, l'Ile-de-France, les demandes émanent essentiellement de grosses pharmacies de ville et de centres commerciaux. Ces demandes tendent à augmenter, non que ces pharmacies aient un turn-over particulièrement important, mais elles sont à la recherche d'adjoints, sans aucun doute en raison de leur développement. Je dispose ainsi d'un portefeuille de 120 à 130 grosses pharmacies potentiellement intéressées en permanence par de nouvelles recrues. Il est par conséquent fréquent qu'un bon candidat soit placé en moins d'une semaine, entretien inclus.
Peut-on pour autant dire que le marché de l'emploi des adjoints est aujourd'hui en tension ?
Oui, tout à fait. J'ai actuellement vingt à trente demandes en Ile-de-France qui ne sont pas couvertes. Idem pour les préparateurs. Aussi, quand on me parle du chômage chez les adjoints, je suis plus que dubitatif. Je pense que cela relève essentiellement de statistiques émanant de Pôle Emploi qui ne tiennent pas compte de l'origine du diplôme des pharmaciens inscrits. Il arrive cependant assez souvent que ces diplômes obtenus en dehors de l'Union européenne ne permettent pas à leur détenteur d'exercer dans une officine française.
Or, jusqu'à présent, il semblerait que les pouvoirs publics se soient basés sur ces données pour fixer le numerus clausus, dans le but de limiter le chômage parmi les pharmaciens, mais tronquant ainsi la réalité du marché de l'emploi.
Comment, dans ces conditions, créer un appel d'air sur ce marché des adjoints ?
En ayant recours à la formation de reconversion des pharmaciens issus de l'industrie et à celle des pharmaciens détenteurs d'un diplôme de l'Union européenne. De telles formations que nous organisons permettent à des pharmaciens titulaires de faire face à la pénurie de candidats en embauchant en alternance un pharmacien en reconversion. Le pharmacien stagiaire, inscrit à l'Ordre, bénéficie d'une formation auprès de notre organisme tout en se formant sur le terrain, au comptoir de l'officine, où il peut faire office de remplaçant.
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