Trump se lance systématiquement dans toutes les épreuves de force que lui offre l'actualité : il livre à la Chine une guerre commerciale qui, pour le moment n'a produit aucun résultat puisque le déficit américain avec Pékin ne cesse de se creuser ; il menace l'Iran de toutes les représailles possibles, mais Téhéran annonce que l'enrichissement de l'uranium, matériau de la bombe atomique, se poursuit et sera bientôt achevé ; après avoir déversé un tombereau de louanges sur le dictateur le plus exécrable de la planète, Kim Jong-un, il n'a pas pu conclure avec lui un accord sur le nucléaire ; il poursuit une diplomatie contradictoire dès lors que ses menaces d'intervention militaire à l'étranger sont rendues nulles et non avenues par son propre isolationnisme ; il continue à compter les dollars que lui coûte la présence américaine sur divers fronts alors qu'il s'agit d'une question d'honneur et de prestige.
Cependant, il n'a pas besoin de rendre des comptes au peuple américain, sinon à la Chambre des représentants, dès lors qu'il a dopé l'économie américaine avec des baisses d'impôts non financées qui ont permis aux États-Unis d'arriver au plein emploi et à leurs ressortissants de vivre dans une prospérité qu'ils n'ont pas connue depuis une vingtaine d'années. Il se couvre lui-même de compliments, étant entendu qu'on n'est jamais si bien servi que par soi-même ; et il ne cache pas sa certitude de se présenter pour un second mandat et de gagner la présidentielle de novembre 2020. Loin d'observer la scène politique washingtonienne avec consternation, le parti démocrate a aussi bon espoir : la multiplicité des candidatures déclarées dans son camp est la forêt qui cache l'arbre. On note nombre de candidatures chez des femmes, souvent issues des minorités, et des programmes très ancrés à gauche, donc dangereux aux yeux de la majorité silencieuse. Mais un candidat émerge du lot, c'est Joe Biden, l'ancien vice-président de Barack Obama, qui n'a pas la fraîcheur de ses concurrentes, mais bénéficie d'une cote de popularité considérable. Au point que, pour le moment, il bat le président dans les sondages.
Trump se battra jusqu'au bout
Pour beaucoup d'observateurs, le tour est joué. Pourquoi les Américains voteraient-ils pour un homme âgé (76 ans), tellement âgé en vérité qu'il risque de ne pas finir un mandat et semble assuré de ne pas en réclamer un autre à 81 ans ? Pourquoi Bernie Sanders (73 ans seulement) ne serait-il pas préférable ? Parce que d'habitude (mais pas toujours, comme on l'a vu en 2016), les Américains votent au centre et que l'explosion des #metoo, des imprécations contre l'injustice, contre le mépris à l'égard des pauvres et des minorités, contre l'incapacité de Trump à être, dans les faits, le président de tous les Américains, effraie les classes moyenne et supérieure. « Biden est, d'une certaine manière, parfait », me dit un bon observateur des affaires américaines. « Tout le monde l'aime parce qu'il ne s'en est jamais pris à quiconque alors qu'Hillary Clinton était détestée par une bonne moitié de la population. C'est la haine qu'elle inspirait qui a fait la fortune politique de Trump ».
On peut néanmoins compter sur le président actuel pour inventer des pièges, des fake news et ruiner ainsi la réputation de son rival éventuel. Combattre Trump ne sera pas une partie de plaisir. Il ne faut pas croire non plus qu'il est en train de faire le bonheur de tous ses concitoyens. Sa politique commerciale embarrasse beaucoup d'industriels et nombre d'agriculteurs victimes des mesures de rétorsion prises par la Chine contre les Etats-Unis. Quand les Américains comprendront que les prix des produits importés montent à cause des droits de douane, ils seront moins enthousiastes au sujet du protectionnisme. La bataille n'en sera pas moins douloureuse car Trump, qui ne croyait pas en 2016 qu'il battrait Clinton, a horreur de perdre.
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