La nature et la dimension de nos problèmes font qu’ils ne peuvent être résolus que lentement alors que l’exaspération populaire est à son comble. On n’a aucune certitude sur ce que la droite aurait fait si elle avait été au pouvoir mais on sait que la majorité actuelle a échoué sur le plan de l’emploi et des inégalités. La question lancinante posée depuis trois ans et demi de mandat du président Hollande porte sur sa capacité de résoudre, au moins partiellement, la crise longue du chômage. Trahissant sans trop de scrupules des engagements électoraux hors de portée, il a tenté d’introduire dans l’économie française des élements de libéralisation censés imprimer à la machine économique la vitesse dont elle est dépourvue. Ce changement de cap, si modéré soit-il, a déplu à ses alliés écologistes, au Front de gauche et aux fameux frondeurs qui, à défaut de bloquer le président et son gouvernement, l’ont accablé de critiques.
Ce faisant, ils ont donné un os à ronger à la droite et à l’extrême droite. François Hollande est perçu aujourd’hui comme un homme qui ne va pas au bout de son aggiornamento économique et qui, en conséquence, ne peut réussir. L’absence de résultats semble valider cette analyse, mais la gauche de la gauche dit exactement l’inverse : s’il échoue, c’est parce qu’il s’est éloigné de la compassion sociale qui est la marque du socialisme. Cependant, le montant de notre dette, l’incapacité de la France à diminuer ses déficits publics, le poids négatif qu’exercent ces sommes affolantes sur la marche de notre économie semblent démontrer que réduction de la dépense, investissements dans la production, réforme du travail et allègement continu des charges sociales pour aumenter notre compétitivité sont la bonne recette d’une relance.
Un front contre nature.
C’est parce que celle-ci est très difficile à réaliser que le gouvernement recule devant l’obstacle. Tout récemment, à la suite des attentats du 13 novembre, le président a déclaré que le pacte de sécurité se substituait au pacte de stabilité. La France trouve toujours de bonnes raisons pour ne pas faire de sacrifices alors que, dans toute l’Europe, la croissance semble revenir et le chômage recule. La responsabilité de M. Hollande est grande : son incapapcité à lutter efficacement contre le chômage a créé une sorte de front contre nature entre extrême gauche et extrême droite qui préconise le protectionnisme, la fermeture de nos frontières commerciales et un statut exceptionnel de la France au sein de la zone euro que le FN voudrait quitter une fois pour toutes.
Une bonne partie de la population nourrit ces chimères, ce qui explique la percée du FN. Ceux qui, à droite, disent qu’il faudrait un rapprochement entre la droite et le centre, d’une part, et la gauche hollandaise d’autre part, cherchent une majorité d’idées qui aurait les mêmes convictions en matière d’économie, d’Europe, de sécurité et d’immigration. Il est bien improbable que l’idée se transforme en réalité. La droite, en effet, doit mettre un terme à ses divisions et désigner un homme pour l’élection présidentielle de 2017. Le problème est que Nicolas Sarkozy est très contesté, à des titres divers, et que, pour trouver un arrangement avec la gauche, Alain Juppé, s’il est tout désigné, ne semble pas se lancer à la course à la présidence avec l’ardeur, la poigne et le désir de gagner que l’on attend d’un candidat. Il va falloir que l’ancien Premier ministre se galvanise lui-même s’il veut éviter ce qui ressemble à un impératif, le retrait de Nicolas Sarkozy, qui ne sort pas des régionales avec une autorité accrue.
François Hollande n’a pas enregistré que des échecs en 2015. Il aura, avec Laurent Fabius, été le maître d’œuvre d’une avancée spectaculaire en matière d’environnement. Il a su, en janvier et en novembre, réagir avec calme et détermination aux crimes des terroristes. Il a engagé la France en Syrie, après le Mali, et n’hésitera pas à intervenir en Libye si l’État islamique menace de s’emparer de ce pays. Mais la popularité d’un chef d’État passe par sa gestion de l’économie. À quinze mois de la présidentielle, il n’a pas encore convaincu l’électorat.
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