AUTANT l’avouer d’emblée : l’année dernière, les trois principaux ratios économiques des pharmacies d’officine, à savoir la croissance de l’activité, le taux de marge commerciale après remises et la rentabilité, n’ont pas été bons. Après des résultats déjà mauvais en 2008 et 2009, notamment en termes de chiffre d’affaires, c’est donc la troisième année difficile consécutive pour les officines françaises.
Concernant l’activité, ainsi, le bilan provisoire de 2010 réalisé par Fiducial* fait apparaître une progression moyenne de chiffre d’affaires de 1,84 %, en ligne avec celle des années précédentes. Attention toutefois, explique Philippe Becker, responsable de l’étude : « cette moyenne n’est pas totalement représentative de l’évolution globale, puisque l’activité semble repartir - légèrement il est vrai - à partir du mois d’avril. A-t-on atteint le point le plus bas en début 2010 ? C’est possible… En tout cas, il faut l’espérer ! L’hiver rigoureux que nous connaissons actuellement pourrait peut-être relancer une activité encore assez anémique ».
Autre chiffre mis en évidence dans l’étude de Fiducial : en 2010, seulement 63 % des officines ont connu une croissance de leur activité, avec une progression moyenne de 4,36 %. Inversement, 37 % des officines ont vu leur chiffre d’affaires baisser, avec une diminution moyenne de 2,9 %. « Les explications de ce phénomène sont assez variées, mais nos agences pointent du doigt, entre autres, l’arrivée de plus en plus fréquente sur le marché local de pharmacies low cost », fait remarquer Philippe Becker.
Concernant le taux de marge commerciale, d’autre part, l’étude de Fiducial montre une petite baisse pour l’année 2010, avec un taux moyen qui s’établit à 27,28 %, au lieu de 27,75 % en 2009. À noter toutefois, qu’en 2009, le taux moyen de marge commerciale après remises avait très légèrement progressé par rapport à 2008. Pour ce ratio exprimé en taux par rapport au chiffre d’affaires hors taxes, « on peut considérer que l’essentiel de la dégringolade que les pharmacies ont connu est plutôt derrière elles. Pour preuve, nous notons une très légère augmentation du taux de marge commerciale à compter du mois d’avril 2010 », commente Philippe Becker.
EBE : une situation préoccupante.
Dernier ratio étudié, enfin, l’excédent brut d’exploitation (EBE), qui sert à mesurer la rentabilité des officines. Avec une moyenne qui s’élève en 2010 à un peu plus de 10 % seulement (10,17 % exactement), il n’y a pas d’embellie sur cet indicateur. Mais, comme le fait remarquer Philippe Becker, ce résultat était attendu : les charges d’exploitation sont assez difficiles à compresser dans les officines, et il n’y a évidemment pas de possibilité de délocaliser pour réduire les frais…
« Mais ce qui est surtout préoccupant, c’est le nombre d’officines qui ont un EBE inférieur à 8 % de leur chiffre d’affaires hors taxes » ajoute le responsable de l’étude de Fiducial. « Elles représentent en effet 28 % de la population étudiée ! Il n’est donc pas surprenant que le nombre de dépôt de bilan augmente, car il y a une nette cassure entre les prix payés pour acquérir les fonds et les perspectives de rentabilité. C’est bien là où le bât blesse, et les difficultés ne proviennent certainement pas des délais de paiement de la Sécurité Sociale, comme cela a été écrit récemment dans un journal économique pourtant réputé sérieux… », conclut Philippe Becker.
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