Des essais chez l'homme sont prévus en 2022 à la fois auprès de populations vaccinées ou ayant guéri du Covid et auprès de personnes non vaccinées et sans antécédents de Covid.
« Pour atteindre une couverture vaccinale mondiale suffisante contre le SARS-CoV-2, il faudra adopter d’autres approches que les vaccins à vecteur viral et à ARNm actuellement approuvés », estiment les auteurs.
Ce candidat vaccin cible les cellules dendritiques par le biais d'un anticorps monoclonal. Les cellules dendritiques sont des cellules clés du système immunitaire qui ont la capacité d'induire à la fois une réponse anticorps et cellulaire robustes et durables. L'anticorps monoclonal est fusionné à une protéine du SARS-CoV-2 dont le rôle est de stimuler les cellules dendritiques.
Forte augmentation des anticorps neutralisants
Dans des modèles d'animaux convalescents (ayant été infectés six mois plus tôt), une seule dose du vaccin (administrée sans adjuvant) a induit une réponse immunitaire protectrice contre le SARS-CoV-2. Le vaccin, bien toléré, a induit une forte augmentation des anticorps neutralisants. De plus, en comparant des animaux convalescents vaccinés à des animaux convalescents non vaccinés et à des animaux n'ayant pas été infectés (contrôle), les chercheurs ont montré que le vaccin conférait une meilleure protection contre la réinfection que l’immunité naturelle. Les animaux vaccinés étaient également mieux protégés des complications pulmonaires liées à l’infection.
Le vaccin, qui a été élaboré à partir de la souche initiale de SARS-CoV-2 circulant début 2020, s'est révélé efficace en laboratoire contre les variants Alpha (dit britannique) et Bêta (sud-africain).
Alors qu'en France, une dose de rappel est d'ores et déjà recommandée pour certaines populations, les chercheurs estiment ainsi que ce vaccin pourrait être utile pour « booster » l'immunité de personnes convalescentes ou déjà vaccinées et dont la réponse immunitaire décline. « En raison de la bonne connaissance de l’innocuité des vaccins sous-unitaires, ce vaccin pourrait également être utile pour les personnes vulnérables ou pour la vaccination des enfants », est-il précisé dans un communiqué de l'Inserm/CEA/Université Paris-Saclay/Université Paris-Est Créteil.
Cette approche vaccinale ciblant les cellules dendritiques est également étudiée dans l'infection VIH, pour laquelle un essai de phase 1 est en cours.