Les lavandes ont de nombreuses propriétés utilisées en cosmétologie, dermatologie, aromathérapie et en parfumerie. Le mot lavande vient du verbe lavare = laver et on les retrouve aussi dans les détergents, les savons et les lessives en raison de leurs agents parfumants. Trois critères permettent de les différencier : l'aspect, l'altitude et l'odeur. La lavande angustifolia à feuilles étroites est la variété authentique, incontournable. Elle possède une seule sommité fleurie, sa tige n'est pas ramifiée et ses fleurs sont regroupées en épis lâches. Elle est très polyvalente avec peu de contre-indications et elle peut être utilisée par toute la famille. Elle pousse à partir de 700 m d'altitude et existe en lavande de culture dite officinale, et en version sauvage dite vraie et fine. Les variétés clonées de la lavande vraie les plus cultivées sont la maillette, la matheronne et la diva.
La lavande fine de Provence bénéficie d'une appellation d'origine protégée (AOP), les plants utilisés dans ce cadre sont cultivés par semis dans une aire géographique bien définie, à une altitude supérieure à 800 m en suivant un cahier des charges très strict. La lavande aspic (spica latifolia) est une variété à feuilles larges qui pousse en plaine à une altitude située entre 200 m et 700 m. Elle a de longues tiges ramifiées généralement à trois épis présentant une forte odeur camphrée. Le lavandin est issu d'une hybridation naturelle entre la lavande vraie « femelle » et lavande aspic « mâle », via la pollinisation des abeilles. Sa culture entre 200 m et 1 200 m d'altitude s'est répandue en Provence, notamment pour sa résistance au climat et aux maladies. Il en existe trois hybrides (super, grosso et abrial). La tige présente de beaux épis touffus et compacts avec des fleurs d’une belle couleur violette dont on extrait une HE moins subtile et moins réputée que celle de la lavande vraie ou fine mais son rendement est 2 à 6 fois supérieur.
Des HE incontournables en aromathérapie
Les HE sont extraites selon le principe simple de la distillation par entraînement à la vapeur d'eau, l'eau restante après séparation de l'HE est appelée hydrolat ou eau florale de lavande. On les différencie selon leurs composants biochimiques (chémotypes) issus de la plante d'origine qui leur confèrent des propriétés et des toxicités qui leur sont propres. Il est important de travailler sur plusieurs variétés de lavande pour conserver aux HE un équilibre olfactif et des profils différents. Les HE des deux variétés angustifolia et aspic ont des propriétés communes dues à leur forte teneur en linalol entre 30 à 50 % qui est antalgique, cicatrisant, désinfectant, anti-inflammatoire, antibactérien, antiviral et spasmolytique. Ce composé est à risque allergène et la vigilance s'impose pour les personnes présentant un terrain allergique. Les lavandes vraie et fine se distinguent par une grande proportion d'acétate de linalyle (entre 30 et 40 %) qui leur apporte en plus des propriétés calmantes, relaxantes, sédatives, anxiolytiques, hypotensives, d'où leur utilisation dans les troubles du sommeil, du système nerveux et les états de stress.
La lavande aspic a la particularité de contenir du camphre (15 % et plus) et de l'eucalyptol (1.8 cinéoles), ce qui lui confère des qualités relaxante musculaire, analgésique, expectorante, mucolytique, antiseptique pulmonaire, appréciées pour traiter les douleurs articulaires et les pathologies respiratoires. C'est aussi la plante indispensable en cas de piqûres d'insectes. Mais son usage est restreint en raison des effets délétères du camphre. Les HE des trois hybrides de lavandin cumulent les notes camphrées de l'aspic mais en moindre quantité et les fortes concentrations en linalol et en acétate de linalyle de la lavande vraie. Le lavandin est la plante idéale pour soigner et soulager les peaux irritées et abîmées (eczéma, mycoses, psoriasis). Il est reconnu comme puissant décontractant musculaire et relaxant nerveux (stress, sommeil), et comme antiparasitaire de choix pour éliminer les poux.