Confrontés depuis dimanche à l’obligation de présenter systématiquement un test PCR ou antigénique négatif de moins de 72 heures pour entrer en Allemagne, les 35 000 frontaliers alsaciens travaillant en Allemagne prennent d’assaut leurs pharmacies, qui ne savent plus où donner de la tête.
Le phénomène est particulièrement sensible dans certaines petites villes frontalières, dont 20 à 30 % de la population travaillent outre-Rhin. À Wissembourg et Lauterbourg par exemple, les pharmaciens se disent « submergés de demandes au point de devoir faire un test toutes les dix minutes, ce qui pose de réels problèmes d’organisation ». Les laboratoires situés le long du Rhin sont confrontés aux mêmes problèmes : celui de Neuf-Brisach réalise depuis samedi deux fois plus de tests que d’ordinaire… avec de longues files d’attente.
La règle des 72 heures oblige les frontaliers à se faire tester au moins deux fois par semaine : cerise sur le gâteau, les autotests vendus par les officines et les supermarchés allemands ne sont pas reconnus par les autorités allemandes… et si un Français se fait contrôler par la police sans test valide, il risque de lourdes sanctions et une quarantaine à la clé.
Toutefois, certains employeurs proposent à leurs salariés français de se faire tester dans des centres officiels, comme les Allemands, mais la procédure est parfois complexe. « Tout le monde est furieux, nous perdons un temps fou, Paris comme Berlin se moquent des réalités locales et des travailleurs frontaliers », peste le président de leur association régionale.