Énergie « propre » pour ses défenseurs, le nucléaire provoque bien des peurs, souvent justifiées, mais parfois aussi irrationnelles, alimentées par les postures plus politiques et idéologiques que scientifiques de ses détracteurs.
Le triste anniversaire de l'accident de Tchernobyl est l'occasion de tirer un premier bilan des radiations sur la descendance des personnes exposées. Trente-cinq ans après l'explosion d'un réacteur de la centrale nucléaire, les conclusions d'une équipe internationale de chercheurs, coordonnée par les Instituts nationaux américains du cancer et publiée dans « Science », sont plutôt rassurantes. La catastrophe annoncée n'a pas eu lieu. On craignait notamment que les quelque 350 000 habitants évacués, après avoir été exposés à des doses de rayonnement ionisant, transmettent des mutations à leur descendance. Les auteurs de l'étude ont séquencé le génome de 130 personnes nées entre 1987 et 2002. Chez les 105 couples qui leur ont donné naissance, au moins l'un des parents faisait partie des personnes exposées aux radiations ionisantes de la centrale ukrainienne, que ce soit directement par les retombées ou par la consommation de lait provenant de vaches ayant consommé de l'herbe dans des champs contaminés. La comparaison des séquençages des parents et des enfants a révélé qu'il n'y avait pas d'augmentation du nombre et de la variabilité des mutations de novo chez les enfants nés 46 semaines à 15 ans après l'accident, par rapport à ce qui est attendu en population générale.