L’utilisation des produits solaires est très insuffisante. 20 % des personnes interrogées n’appliquent de la crème solaire qu’une seule fois dans la journée lors d’une exposition au soleil de plusieurs heures et 19 % s’en passent totalement. Les plus réfractaires sont les hommes (27 % n’utilisent jamais de protection solaire) et les plus de 65 ans (30 %). Et pourtant, 89 % des sondés jugent les produits solaires efficaces. Cette attitude paradoxale pourrait s’expliquer par une défiance face aux supposés risques de toxicité du produit (76 %) et une réticence face à l’impact supposé sur l’environnement pour 83 % des personnes interrogées.
Face à ces chiffres, on ne rappellera jamais assez les risques liés à l’exposition solaire, sans protection. En France, on a dénombré 15 500 nouveaux cas de mélanome en 2019 : il s’agit du premier des cancers en termes d’augmentation de fréquence (multipliée par 5 en 20 ans chez l’homme et par 3 chez la femme).
Le produit de protection solaire doit être adapté au phototype, à l’indice UV et aux conditions d’exposition. Les conseils d’utilisation du produit solaire sont tout aussi importants que l’indice de protection : il faut l’appliquer en quantité suffisante et de façon homogène, et surtout faire une ré-application régulière (toutes les 2 heures minimum)…
La sécurité des filtres solaires constamment réévaluée
Suite à ce sondage, la FEBEA a fait le point sur l’efficacité et surtout l’innocuité des filtres solaires.
Les produits de protection solaire, comme tous les produits cosmétiques, sont soumis à une réglementation très stricte dont l’application est étroitement contrôlée par les autorités sanitaires. Les filtres UV, font en outre, l’objet d’un encadrement spécifique supplémentaire par le Comité scientifique de la sécurité du consommateur (CSSC), organisme indépendant auprès de la Commission européenne. Actuellement, 30 filtres organiques et 4 filtres minéraux (dioxyde de titane, oxyde de zinc et leurs deux formes nanométriques) sont autorisés. Et pourtant, certains filtres ont été accusés d’être des perturbateurs endocriniens. Parmi eux, l’octocrylène a pourtant encore reçu récemment un avis favorable du CSSC, qui a réaffirmé sa sécurité aux doses autorisées. D’autres filtres sont en cours de réévaluation (benzophenone-1, benzophenone-4, ethylhexyl methoxycinnamate, 4-methylbenzylidene camphor…).
Quant à l’impact des filtres UV sur l’environnement, de nombreuses études ont été faites sans pouvoir imputer directement le blanchiment des coraux aux produits de protection solaire. La concentration des filtres solaires dans l’eau est en tout état de cause extrêmement faible, d’autant que les produits sont formulés pour être résistants à l’eau, c’est-à-dire conçus pour qu’il reste au moins 50 % de performance du produit après deux bains de 20 minutes. Les quantités appliquées sur la peau ne se retrouvent donc pas en totalité dans l’eau de baignade.
D’après une conférence de presse virtuelle de la Fédération des entreprises de la beauté.