« Quel niveau de confiance accordez-vous aux grandes surfaces pour vendre des médicaments ? ». À cette question posée à 2 601 personnes fréquentant une officine*, 84 % ont répondu ne pas leur faire confiance (50 % « pas du tout confiance » et 34 % « plutôt pas confiance »), selon une enquête Satispharma pour Pharmagoraplus, le salon professionnel qui se tiendra les 2 et 3 avril 2016 à Paris, porte de Versailles. Chez les femmes et les personnes de plus de 50 ans, les taux de méfiance sont même légèrement supérieurs (86 %). Seulement 5 % des patients font « tout à fait confiance » aux grandes surfaces pour vendre des médicaments et 11 % « plutôt confiance ».
Si PharmagoraPlus a choisi de poser cette question aux Français, c’est parce que la menace de l’ouverture du monopole des pharmacies est bien réelle. Pour les pouvoirs publics, elle apparaît en effet comme une source d’économies conséquente. « Dans les pays qui ont autorisé la vente de médicament en supermarché, on a observé en effet une baisse du prix de ces médicaments de 25 % TTC, avance Stéphane Billon, économiste de la santé. Ce qui, sur un marché d’environ 2 milliards d’euros, libérerait donc un pouvoir d’achat de 500 millions d’euros pour les ménages. » Mais il ne faut pas s’arrêter là dans la démonstration. « Car si les prix baissent, on observe dans le même temps une hausse des volumes considérables des médicaments et produits de parapharmacie », poursuit l’économiste. D’une part, le pouvoir d’achat n’est donc pas préservé, et, d’autre part, les risques de mésusage des médicaments augmentent, ainsi que les frais de santé qui en découlent. La Suède en a fait l’amère expérience après avoir autorisé la vente de paracétamol en dehors des pharmacies.