C’EST sur un ton dynamique et affirmé que la présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens s’est exprimée, lors des États généraux du pharmacien adjoint d’officine, sur l’avenir de la pharmacie. À ceux qui estiment que la grandeur de la profession est passée, Isabelle Adenot rétorque que « cette grandeur est aussi devant nous, car on aura toujours besoin de pharmacien, hier, aujourd’hui comme demain ». Toutefois, les officinaux doivent être vigilants afin de ne pas abandonner leur premier devoir - la dispensation du médicament - et conserver et enrichir leurs compétences. « Plus de 50 % des pharmaciens ont suivi un DPC, ce qui est bien pour une première année de transition », commente la présidente, tout en reconnaissant que certains freins au bon déroulement du DPC doivent être analysés, notamment l’absence d’accès aux modalités de financement.
Par ailleurs, « bien dispenser, c’est aussi s’engager dans l’amélioration de la qualité à l’officine », martèle Isabelle Adenot, en se félicitant que « de nombreux adjoints soient attentifs à mettre en place cette qualité de façon beaucoup plus structurée ». Évoquant les nouveaux enjeux qui émergent en pharmacie, elle estime que « le système de santé hospitalo-centré va s’étioler ; il va falloir renforcer le lien ville hôpital et l’ambulatoire. En ce qui concerne la vaccination, sous réserve de locaux adaptés et de formation, les pharmaciens seront prêts. Aussi, le pharmacien doit investir le monde virtuel, ne pas ignorer ce passage à l’ère du numérique et s’investir dans les objets connectés », insiste-t-elle.
Enfin, la présidente a tenu à remercier les pharmaciens pour leur contribution lors des événements qui ont endeuillé la France et qui l’ont rassemblée dans un mouvement de défense des valeurs républicaines. « Les pharmaciens ont contribué à apaiser les Français, par l’accueil et la parole, en rassurant les plus émus. Je les remercie de cette disponibilité humaine qui caractérise les pharmaciens et les équipes officinales », a-t-elle déclaré.