Spondylarthrite et rhumatisme psoriasique

Un premier anti-IL-17A pour une troisième voie

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Publié le 02/02/2017
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Le secukinumab de Novartis est indiqué, après les AINS et les anti-TNF, pour le traitement de la spondylarthrite ankylosante et du rhumatisme psoriasique (RP).
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Crédit photo : PHANIE

« À la différence de ce qui se produit pour la polyarthrite, on peut désormais, sans perte de chance, proposer, en échec des AINS et d’un anti-TNF, une autre voie, celle de l’IL-17A, pour traiter ces spondyloarthrites », suggère le Pr Philippe Goupille, chef du service de Rhumatologie (CHRU de Tours).

L’IL-17, cytokine clé dans l’inflammation chronique, agit en synergie avec le TNF-α pour entretenir la boucle de l’inflammation, l’IL- 17A étant dotée de l’activité pro-inflammatoire la plus puissante. L’efficacité et la sécurité de ce premier anticorps monoclonal inhibant l’interleukine-17A ont été évaluées d’une part sur des patients atteints de spondylarthrite ankylosante axiale, d’autre part sur des patients souffrant d’un rhumatisme psoriasique, qu’ils aient ou non un psoriasis en plaques modéré à sévère concomitant. Le médicament, en injection sous-cutanée, est prescrit par le spécialiste ; le traitement d’initiation comporte une injection hebdomadaire sur 4 semaines, puis le traitement d’entretien, une injection mensuelle.

Fessalgie en bascule

« Les effets indésirables les plus fréquents étaient des infections des voies respiratoires, comme attendu avec le mode d’action du médicament (qui bloque une cytokine) », observe le Pr Philippe Goupille. « Les spondyloarthrites, dont font partie les spondylarthrites ankylosantes et les RP, réunissent plusieurs maladies », décrit le Dr Emmanuelle Dernis, chef du service de rhumatologie au CHU du Mans. L’atteinte axiale, de type lombalgie inflammatoire (différente de la lombalgie commune), réveille, s’aggrave au repos, s’atténue à l’exercice ; elle est associée à une fessalgie en bascule (droite ou gauche), conséquence de l’atteinte des sacro-iliaques.

Deuxième cas de figure, une atteinte périphérique : une oligoarthrite des membres inférieurs, des grosses articulations (3 ou 4) ou des doigts (alors « en saucisse »), douloureuses ou non. Les spondyloarthrites touchent parfois les enthèses, c’est-à-dire les points d’insertion des tendons sur l’os : elles se manifestent par exemple par une talalgie inflammatoire, différente des douleurs des pieds creux qui surviennent en fin de journée. Enfin, l’atteinte peut être extra-articulaire : uvéite, psoriasis en plaques, diarrhée, perte de poids, etc. La protéine HLA B27 est plus souvent présente sur les cellules nucléées de ces patients (90 %). Le diagnostic de spondyloarthrite est porté sur un faisceau d’arguments (4 manifestations), à rechercher sur un patient jeune (l’âge moyen de début de la maladie est de 27 ans) pour réduire le délai diagnostique et ainsi soulager plus sûrement, voire empêcher la progression structurale.

Conférence Novartis, Congrès de la Société Française de Rhumatologie (Paris).

Dr Brigitte Blond

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3322