« La Ballade de l’Enfant Gris », de Baptiste Beaulieu, est un hymne à toute l’humanité qui peut exister au sein d’une relation médecin-patient. Entre réalité et rêverie, le lecteur est embarqué dans une fable poétique, aux accents parfois merveilleux, accroché à la frimousse d’un petit garçon malade. Derrière le personnage du jeune médecin, on perçoit l’ombre de l’auteur, médecin lui-même : « C’est peut-être un roman, mais tout est vrai dans ce livre » explique Baptiste Beaulieu, les larmes aux yeux, en précisant qu’il a sûrement « cherché à rendre à cette mère et à cet enfant, quelque chose qui leur manquait ». Guidé par une expérience professionnelle dramatique vécue alors qu’il était médecin urgentiste, Baptiste Beaulieu livre ici un récit bouleversant où l’excès de tendresse arrive à nous faire oublier quelques longueurs dans le style. À travers l’enfant malade au teint de porcelaine, le médecin impuissant devant la fatalité et la mère déchirée, ce livre nous rappelle aussi que l’écoute et l’accompagnement sont des notions fondamentales en médecine. Une évasion romanesque pensée comme un baume aux maux les plus incurables et les plus injustes.
À lire : Baptiste Beaulieu, « La Ballade de l’Enfant Gris », éditions Mazarine, 2016, 18 €.