Tout comme pour 2015, 2016 et 2017, Prescrire n'attribue aucune pilule d'or pour l'année 2018. Néanmoins cinq médicaments ont été distingués, dont deux obtiennent le tableau d'honneur. Aucune palme du conditionnement n'a été décernée.
En 2018, la revue « Prescrire » a jugé qu'aucune nouveauté n'a constitué un progrès thérapeutique justifiant l'attribution d'une pilule d'or. Elle prime néanmoins cinq médicaments dont deux obtiennent le tableau d'honneur. Il s'agit de Kanuma (sébélipase alfa) qui « semble allonger d'au moins plusieurs années la durée de vie de certains nourrissons, avec un développement satisfaisant des enfants » atteints d'une forme symptomatique de déficit en lipase acide lysosomale. Ce médicament aurait pu obtenir la pilule d'or si le laboratoire Alexion présentait un meilleur recul d'utilisation.
La naloxone en spray nasal Nalscue, du laboratoire Indivior, est également au tableau d'honneur. À noter qu'il est suivi de près par la naloxone en kit pour injection intramusculaire Prenoxad, du laboratoire Éthypharm, cité au palmarès. « Prescrire » rappelle qu'il s'agit de l'antidote de choix lors d'une surdose d'opioïde et qu'il est disponible en France depuis des décennies, « en solution injectable, en ampoules et autorisée uniquement pour une utilisation par des professionnels de santé ». L'arrivée de ces deux spécialités dans un usage par la personne concernée ou son entourage permet une intervention rapide en situation d'urgence. « Prescrire » salue l'administration par voie nasale, simple et efficace, de Nalscue, mais aussi l'option intramusculaire de Prenoxad, « la voie nasale n'étant pas toujours utilisable, par exemple en cas d'obstruction nasale ». Prenoxad n'est pas au tableau d'honneur à cause de défauts de son conditionnement pouvant entraîner des piqûres accidentelles ou un surdosage.
Deux autres médicaments sont cités au palmarès. Il s'agit du spray cutané Fortacin (lidocaïne + prilocaïne), autorisé dans l'éjaculation précoce et commercialisé en France depuis 2018 par Bouchara Recordati, et de Trisenox (trioxyde d'arsenic). « En association avec la trétinoïne chez les patients atteints d'une leucémie aiguë promyélocytaire avec un risque faible ou intermédiaire de rechute », Trisenox démontre une efficacité sur la durée de vie et permet, lors d'administration pendant 7 à 10 mois, d'éviter l'utilisation de cytotoxiques pendant plusieurs années.
« Prescrire » n'attribue aucune palme de conditionnement mais cumule de nombreux cartons jaunes et cartons rouges. La revue déplore en particulier que les gammes ombrelles ne soient toujours pas interdites et pointe une série de gels sous la marque Apaysil n'ayant pourtant ni les mêmes principes actifs, ni les mêmes indications.