« Ce prix novateur invite les jeunes générations à devenir actrices du changement en imaginant l’avenir botanique et en replaçant le végétal au cœur de nos vies urbanisées confie Florence Guillaume, directrice de l’Institut Klorane. Nous avons proposé aux étudiants en botanique, horticulture, architecture et paysage, de laisser parler leur créativité autour d’une thématique d’avenir : le jardin urbain de demain. Un jardin qui saurait répondre aux futurs modes de vie tout en s’adaptant aux changements climatiques. » À partir d’un module prédéfini et d’un cahier des charges précis, les groupes d’étudiants ont eu l’opportunité de créer leur module végétal sous forme d’un puzzle BEAUtanique mobile pour (re)végétaliser les lieux gris de la Capitale. Les quatre créations les plus novatrices et esthétiques ont été sélectionnées par un jury d’experts et de passionnés en botanique. Dévoilées sur le parvis de l’Hôtel de Ville à Paris le 20 mai 2016, elles vont connaître une seconde vie à la Maison du jardinage dans le parc de Bercy à Paris. Installées de façon pérenne, elles resteront une source d’inspiration pour les botanistes amateurs. Les visiteurs pourront admirer les talents de créativité et d’ingéniosité des quatre lauréats lors d’ateliers pédagogiques et pratiques.
Quatre interprétations visionnaires
Connecté, le jardin « A toits ouverts » présente un outil moderne de mesure de l’humidité et de la température du sol, communiquant ainsi les besoins des plantes via une application. Il demande peu d’entretien avec un choix de plantes pouvant occuper des surfaces de cultures restreintes, et ayant de faibles exigences en termes de qualité et de profondeur de sol. Le jardin sans arrosage « Îlot de verdeur » est en lien avec le phénomène d’îlot de chaleur qui impacte les grandes métropoles. Il fait évoluer les mentalités quant au désherbage systématique des espaces publics et fait (re)découvrir des plantes tombées dans l’oubli ou aux vertus méconnues. La composition « Le petit agent vert » laisse vivre la nature sans structure, dans un fouillis esthétique où la flore reprend ses droits en toute liberté. La plante pousse là où la graine se dépose dispersée par le vent ou les animaux, y compris sur les trottoirs dans le moindre interstice. Il n’y a pas de mauvaises herbes. La composition « Lisière thérapeutique » redonne une place centrale à la forêt. Elle prend le pari de planter un petit bois au niveau le plus haut des différentes strates du jardin qui accueille un panel de plantes médicinales et comestibles. La lisière, espace de transition, marque le passage de la ville vers la nature. « Nous sommes fiers de ce cru 2016 qui révèle de réels talents et nous souhaitons faire la part belle à ces professions d’avenir, plus que jamais indispensables à notre société », conclut Florence Guillaume.