Professionnel de santé, le pharmacien doit devenir aujourd’hui acteur de santé. Cette mutation est la condition sine qua non de son évolution, voire de sa pérennité dans le système de santé. Ce credo, exprimé par Jean Fabre, nouveau président de Pharmavie et du grossiste-répartiteur Phoenix-Pharma, actionnaire majoritaire du groupement, se concrétise par le soutien du groupement à ses quelque 784 pharmaciens adhérents dans le développement de nouveaux services.
La vaccination, dont la généralisation à l’ensemble des pharmaciens français a été annoncée le 26 mars, figurait en bonne place des services présentés au congrès d’Amsterdam. Alors que 98 % des officines sous pavillon Pharmavie ont participé à l’expérimentation dans les deux régions retenues, la vaccination fait l’objet d’un partenariat entre le groupement et le Laboratoire Sanofi Pasteur qui met des kits de formation à disposition des officines Pharmavie.
Deuxième axe de services tracé par le groupement, l’intensification de l’accompagnement des aidants. Dans cet objectif, Pharmavie a contribué au lancement de Lili Smart, un outil « tout en un » qui permet à l'aidant de dialoguer à la fois avec le proche atteint par la maladie d’Alzheimer, le cercle des autres aidants et les professionnels de santé, tout en centralisant et en enregistrant l'ensemble des informations. De même, l’expertise en nutrithérapie dont Pharmavie a été l’un des fers de lance sera renforcée, notamment par l’enrichissement de la gamme de produits en marque propre, fabriqués par le Laboratoire Pilèje. Aujourd’hui, alors que 350 officines disposent déjà de pharmaciens experts, l’accent sera mis sur la formation d’autres officinaux dans la nutrition.
Pharmacien de famille
D’autres formations seront par ailleurs proposées prochainement dans le cadre du bilan de médication. « Alors qu’à l’avenir le pharmacien sera de plus en plus sollicité dans les besoins de santé primaires, passant du care au cure, il sera appelé à se spécialiser en fonction de son environnement. Le dépistage, mais aussi demain pourquoi pas la prescription en OTC et la télémédecine », expose le président de Pharmavie, ajoutant que l’ensemble de ces actes changera le regard du patient sur son pharmacien. « À l’instar du médecin de famille d’autrefois, l’officinal deviendra pharmacien de famille », assure Jean Fabre.
La stratégie énoncée par Pharmavie consiste à préparer les pharmaciens à ces nouvelles dimensions de leur métier. « Les titulaires de notre groupement annoncent en moyenne un chiffre d’affaires de 2,7 millions d’euros. Ils sont par conséquent tout à fait en capacité, grâce aux ressources humaines dont ils disposent, de relever ces défis et d’anticiper », expose le président de Pharmavie.
La mise en œuvre de ces services ne peut cependant faire l’économie d’une démarche qualité. Alors que plus de la moitié des officines Pharmavie sont déjà engagées dans la certification, Jean Fabre vise désormais la totalité des adhérents. Il insiste sur la nécessité d’un alignement des pharmacies Pharmavie aux prérequis du groupement, au risque sinon d’en être exclues. C’est ainsi que, hormis le suivi obligatoire des formations dont la fréquence sera adaptée au niveau de l’adhésion, le choix de Phoenix Pharma en tant que premier répartiteur sera imposé d’ici à la fin de l’année à la totalité des adhérents couverts par le réseau du grossiste-répartiteur, soit 550 pharmacies. « Nous devons être plus fédérés pour pouvoir réinvestir », énonce Jean Fabre.