« LE RÔLE de Népenthès est économique. Nous ne prenons jamais de décision qui pourrait interférer sur les discussions avec les ministères et les autorités de tutelle. Népenthès respecte ce que la profession signe. Nous sommes la 3e voie, ni ordinale, ni syndicale, c’est la voie du groupement », commente Christian Grenier, président. C’est donc sans surprise que ce congrès monégasque a choisi de développer des thématiques économiques et de donner la parole aux représentants syndicaux. Objectif : permettre aux adhérents de bénéficier d’une information de première main et de faire des choix en connaissance de cause. D’autant que le congrès se déroule chaque année à la veille des dernières discussions parlementaires sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), au moment où les questions des pharmaciens sont de plus en plus pressantes.
De son côté, le groupement fait aussi des choix stratégiques en faveur de ses adhérents. Il a ainsi participé à la création de la structure CROIE (Cercle des réseaux officinaux indépendants sous enseigne) en mai 2013 avec Évolupharm, Giropharm et Pharmodel Group « parce que nous pensons que l’enseigne indépendante, par opposition à celles qui sont liées aux grossistes, est l’avenir ». L’enseigne veut croître rapidement. Le nombre d’affiliés devrait donc passer de 350 à 700 d’ici à 2017. Par ailleurs, Népenthès annonce qu’il a été sollicité par le Collectif national des groupements de pharmaciens d’officine (CNGPO) et a répondu favorablement. Le groupe avait quitté le CNGPO il y a quelques années parce qu’il n’appréciait pas son positionnement de « syndicat parallèle incompétent qui venait perturber le message politique ». Mais, aujourd’hui, le Collectif a assuré qu’il « parlerait principalement de groupements et ne ferait pas de politique syndicale », explique Christian Grenier.
Dynamisation.
Parmi les projets à court terme, Népenthès annonce le lancement d’une activité « short-liner et short-génériqueur » à Herbay (Val d’Oise), tandis que Distrinep continue son développement de full-liner à Lyon « avec l’ouverture d’un deuxième centre de grossisterie ». Christian Grenier est particulièrement fier d’annoncer une vraie dynamisation de la Centrale d’achats pharmaceutique (CAP) avec l’arrivée de « toutes les références Pierre-Fabre sur nos plateaux ». Désormais, il n’y aurait plus qu’un seul laboratoire irréductible qui refuse d’intégrer la CAP : Reckitt Benckiser. Mais Népenthès affirme qu’il continuera à se passer de ses produits phares « Strepsils et Nurofen grâce à sa marque de distributeur NEP qui propose son propre ibuprofène et sa référence Pastill ».
Les Laboratoires Népenthès fêtent également leurs 10 ans et poursuivent le développement de la marque enseigne. Car Nep représente désormais « 31 gammes, 600 produits leaders, 1 000 présentations, des produits conseils, des génériques… ce qui couvre près de 20 % des achats des pharmaciens Népenthès », remarque Isabelle Hamelin-Delaleu, directrice des Laboratoires Népenthès. Cette année sera marquée par le lancement d’une gamme cosmétique visage, réclamée de longue date par les adhérents.
Enfin, depuis mardi dernier, Népenthès lance un partenariat avec Résopharma, « sur son portail d’informations grand public qu’il surnomme le Doctissimo de la pharmacie. Cela va nous permettre de bénéficier du service santé et des modalités de réservations en ligne pour les produits sans ordonnance avec retrait en pharmacie », souligne Camille Yammine, directeur général de Népenthès. Une fonctionnalité scan d’ordonnance permettra aux patients d’envoyer leur ordonnance à leur pharmacien pour qu’il puisse préparer la commande en amont et les prévenir quand celle-ci est prête. Népenthès a donc finalement choisi de répondre à la demande de la vente en ligne.