Le Quotidien du Pharmacien. Vous proposez une formation destinée aux titulaires sur la pharmacie durable. Qu’est-ce qui vous y a incité ?
Lydia Boucher. Différents éléments peuvent aider le pharmacien à se démarquer et à prendre une place de citoyen. En marketing on répète sans cesse que le positionnement de l’entreprise est primordial. Pour les pharmaciens, hors différenciation sur les prix, il est très difficile d’avoir un positionnement original. S’engager dans la pharmacie durable est une option intéressante. C’est l’occasion de participer à la vie de la cité et même à la vie de la planète.
Au quotidien, comment cela se concrétise ?
Par exemple lors des grandes journées nationales. Aujourd’hui il y en a pour un grand nombre de pathologies et notamment le diabète, l’obésité, les maladies cardiaques, etc. Le pharmacien doit s’en saisir pour proposer des dépistages, des animations de santé publique. C’est une manière de faire parler de lui sans dépasser les limites en matière de communication. Je fais aussi des formations sur la nutrition durable, et je commence toujours par dire aux pharmaciens qu’ils doivent expliquer à leurs patients qu’aujourd’hui 80 % des pathologies viennent de la nutrition. Les médecins n’expliquent pas à leurs patients comment manger, il faut que les pharmaciens s’emparent de ce rôle.
Quel est le succès rencontré par la formation à la pharmacie durable ?
Cette formation reste confidentielle alors qu’elle existe depuis sept ans. Afin de sensibiliser les titulaires au sujet, j’ai introduit un volet pharmacie durable dans la formation nutrition durable. Sur le plan intellectuel, les titulaires trouvent le concept intéressant mais peu d’entre eux parviennent à se motiver pour mettre en place les actions qui feront de leur officine une pharmacie durable.