« Nous vous avions interrogé, l'an dernier, à l'occasion d'un atelier organisé lors du Congrès national des pharmaciens de Montpellier, sur vos attentes en matière de communication digitale », rappelle à l'auditoire Philippe Besset, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Nous sommes un an plus tard, dans le cadre du Congrès de Strasbourg, et les enjeux des progrès de l'intelligence artificielle sont aujourd'hui le cœur du débat. Durant cette année, souligne en substance Philippe Besset, le Code de déontologie des pharmaciens est entré en chantier, notamment en ce qui concerne les règles de communication (la nouvelle mouture est attendue dans les prochaines semaines). Dans le même temps, Résopharma, en partenariat avec IQVIA (anciennement IMS Health), a travaillé à la mise en place d'un nouvel outil de communication digitale 1.0 (appli mobile et site internet). « L'an passé, les confrères avaient exprimé trois attentes : leur besoin d'une fonctionnalité " annuaire des pharmacies " par le biais d'une mise en relation gratuite du public avec les pharmaciens ; leur souhait de pouvoir communiquer autour de la prescription médicale et enfin, leur manque de temps pour gérer un tel outil de communication digitale. » C'est notamment sur cette dernière attente que le recours à l'intelligence artificielle constitue une réponse intéressante, souligne le vice-président de la FSPF. « Grâce à elle, nous allons pouvoir laisser faire la machine », promet-il.
L'algorithme sans données est aveugle
L'intelligence artificielle (IA) promet beaucoup, mais ses promesses ne sont pas inconditionnelles. C'est ce qu'explique en substance Michèle Arnoe, directrice Innovation chez IQVIA. « L'algorithme sans les données est aveugle, les données sans algorithme sont muettes », résume-t-elle. C'est suivant ce principe que des algorithmes développés pour l'application « Lepharmacien » permettront bientôt de mettre en avant l'ensemble des produits disponibles à la pharmacie, la liste des lots promotionnels ou encore celle des meilleures ventes par segment. « Dès le début de l'année prochaine, un algorithme de retraitement des données de l'officine proposera même une aide au référencement », promet Philippe Besset.
Pour l'heure, la version 1.0 de l'application gratuite Lepharmacien propose déjà aux patients plusieurs fonctionnalités, telles l'annuaire des pharmacies de proximité (adresses, jours et horaires d'ouverture), celles de garde ou encore l'envoi d'ordonnance à leur pharmacie référente. En pratique, Philippe Besset conseille à ses confrères d'enrôler ces prochains mois les clients en leur proposant l'application, par exemple au moment de l'ouverture du DMP.
« Enfin, parce que la confiance des clients est acquise à son pharmacien, nous avons souhaité que le lien entre l'officine et sa patientèle soit le produit de la pharmacie et seulement de celle-ci. Voilà pourquoi l'application sera au nom de l'officine. Le pharmacien la proposera à ses clients », conclut Philippe Besset.
D'après l'atelier consacré à l'intelligence artificielle au Congrès des pharmaciens de Strasbourg.