L’étonnant palmarès des anti-Nobel

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CHAQUE ANNÉE à la même époque, les couloirs de Harvard bruissent de folles rumeurs. À l’approche du palmarès, chacun se demande ce qui sortira du chapeau lors de la loufoque cérémonie des anti-Nobel (Ig-Nobel). Et chaque fois, les surprises sont plus grandes qu’on les avait imaginées. Faire rire et réfléchir, telle est en effet la vocation de ces prix annuels attribués par de vrais Nobel. Jeudi dernier, lors de la 23e édition, la France et quelques-uns de ses brillants chercheurs étaient à l’honneur. L’équipe grenobloise de Laurent Bègue (université Pierre Mendès-France) s’est ainsi vue remettre le prix de psychologie pour une étude montrant que plus on boit, plus on se trouve beau. Preuve à l’appui, les scientifiques ont démontré que l’estimation positive de soi était proportionnelle à l’imprégnation alcoolique. De quoi saper l’efficacité du slogan « Tu t’es vu quand t’as bu ? » Vous voulez découvrir les autres grandes avancées scientifiques de 2013 ? Prenez une équipe sino-japonaise de médecins, faites-les étudier les effets de l’opéra sur des souris ayant reçu une transplantation cardiaque, et vous obtenez un remarquable Ig-Nobel de médecine ! La chimie vous intéresse, et vous rêvez d’inscrire votre nom au palmarès des anti-Nobel ? Faites comme ces autres chercheurs nippons. Ils ont découvert que le processus qui fait que les oignons font pleurer, est encore plus compliqué que les scientifiques ne le pensaient. Mais cette année, au classement de la science de l’inutile, c’est sans doute le prix de la probabilité qui aura le plus brillé. Une équipe de chercheurs internationaux - il fallait bien ça ! - a en effet montré que plus une vache est restée allongée longtemps, plus il est probable qu’elle se relèvera bientôt ! Intéressant, isn’t it ? L’an prochain, la science pourrait-elle élucider un autre mystère : celui de la vache qui rit ?

› DIDIER DOUKHAN

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