TOUJOURS PLUS NOMBREUX à s’engager dans un mode d’exercice collectif, les professionnels de santé se regroupent notamment dans des maisons et pôles de santé (MPS) pluridisciplinaires. Ces structures continuent leur expansion, passant de 240 à 436 en un an. Les prévisions à fin 2014 font état de 600 MPS.
L’idée première de la Fédération française des maisons de santé (FFMPS) est d’accompagner au mieux les professionnels de santé qui débutent dans ce mode d’exercice collectif, mais aussi ceux qui s’y investissent déjà à améliorer leurs pratiques. Encore trop souvent oublié des MPS, le pharmacien a pourtant toute légitimité à y participer. Brigitte Bouzige est le référent pour les officinaux au sein de la FFMPS et répond régulièrement à leurs questions. « Cela peut concerner la mise en place d’une offre de services en commun, comme par exemple le besoin en personnel qualifié pour coordonner les professionnels de santé d’une maison ou d’un pôle de santé. L’une des solutions est de mutualiser un coordinateur avec plusieurs maisons de santé, c’est un gain de temps et d’argent », explique-t-elle.
Mais les interrogations les plus courantes restent liées à l’installation d’une MPS sur la zone de chalandise d’une ou de plusieurs officines. « La pharmacie est le poste avancé des soins de premiers recours, elle représente souvent le dernier professionnel de santé présent sur certains territoires, il ne faut en aucun cas qu’elle abandonne son site au profit d’une maison de santé », défend Brigitte Bouzige. Chaque situation est étudiée au cas par cas, mais le transfert de l’officine est généralement déconseillé, pour rester au plus près de la population et éviter une concurrence injuste avec les confrères du secteur. « Ce problème ne se pose pas s’il s’agit de la seule officine de la zone. » En revanche, il est fortement recommandé aux pharmaciens informés d’un projet de MPS de se rapprocher des parties prenantes et de s’y investir, « qu’on le leur demande ou pas ». Sans cela, ils ne pourront pas « monter au créneau en cas de transfert » et ils doivent, dans tous les cas, se préparer à l’éventualité de regroupements d’officine. L’important est de ne pas déstabiliser le réseau de proximité, comme cela s’est vu il y a quelques années « lors de transferts de pharmacies dans les centres commerciaux ».