L'Ordre des infirmiers appelle à une plus grande reconnaissance de la profession qui passerait, notamment, par un élargissement du droit de prescription.
Dans un livre blanc publié le 13 novembre, l'Ordre national des infirmiers met sur la table 26 propositions afin de « faire évoluer les textes qui encadrent l'exercice de la profession ». Plus de 20 000 infirmiers ont été consultés pour la réalisation de ce document qui sera remis à la ministre de la Santé. En « première ligne face aux déficiences » du système de santé, « les infirmiers doivent être davantage reconnus », estime l'Ordre, qui préconise notamment l'élargissement du droit de prescription. Selon le texte, les infirmiers devraient pouvoir renouveler et adapter les traitements, mais aussi prescrire des antalgiques, des lits médicalisés et des actes de biologie pour les maladies chroniques. « Ces dernières années, le champ de compétences s'est élargi mais cela est insuffisamment reconnu juridiquement et financièrement », observe l'Ordre, qui déplore « l'inadéquation du cadre réglementaire avec les pratiques » du terrain et des réformes successives trop centrées sur les médecins. Dans ce livre blanc est également demandée la reconnaissance officielle des consultations infirmières, qui « existent déjà dans les faits ».
Concernant leurs pratiques au quotidien, 61 % des infirmiers interrogés déclarent « adapter, de manière quotidienne et de leur propre chef, la posologie de traitement » et 69 % d'entre eux « administrent tous les jours à leurs patients un médicament sans prescription médicale ». Un glissement des tâches qui « devient une pratique courante mais dangereuse au vu de la responsabilité qui incombe aux soignants » selon l'Ordre, qui justifie ces pratiques par « la volonté des infirmiers de pallier un défaut de l'organisation du système de soins ».
Adoptée en juillet, la loi santé prévoit que les infirmiers puissent prescrire des produits antiseptiques et du sérum physiologique. Ces derniers devraient pouvoir aussi adapter, dans certains cas, des traitements selon les résultats d'analyses biologiques des patients. « Reste à voir quand paraîtront les textes d'application et s'ils seront satisfaisants », tempère l'Ordre des infirmiers.