Fraise, vanille, café, menthe, caramel, noix de coco… Aujourd’hui, il existe une très grande diversité d’arômes proposés aux utilisateurs de cigarettes électroniques. « Cette question des arômes est très importante. En fait, il y a trois facteurs clés dans un vapotage réussi : les arômes, le taux de nicotine et le plaisir ressenti par l’utilisateur. Les arômes et une dose suffisante de nicotine vont participer pleinement au plaisir du vapoteur. Et la cigarette électronique peut conduire à l’arrêt du tabac si le fumeur finit par éprouver plus de plaisir en vapotant qu’avec une cigarette », explique Jacques Le Houezec, tabacologue, qui se rend régulièrement dans les boutiques de vapotage pour faire des formations du personnel et rencontrer les fumeurs.
Tabac ou menthol en premier
En général, le fumeur qui démarre le vapotage choisit un arôme de tabac. « Rien que le mot tabac le rassure. Et au départ, l’immense majorité des utilisateurs ne veulent pas entendre parler des arômes de fruits ou sucrés. Certains choisissent un goût menthol, là encore pour ne pas trop s’éloigner du tabac. Dans toutes les cigarettes, même celles qui ne sont pas mentholées, en effet, il y a du menthol à dose faible mais suffisante pour anesthésier les voies aériennes. Mais avec le vapotage, même avec un arôme menthol, ce n’est pas le même phénomène. Et au début, le fumeur risque de tousser », indique Jacques Le Houezec.
Mais alors pourquoi les fabricants proposent-ils autant d’arômes si les utilisateurs préfèrent celui du tabac ? « On dit que c’est pour attirer les jeunes. Mais en fait, c’est surtout parce qu’au bout de quelques mois, l’utilisateur, dans son processus d’arrêt du tabac, va souvent avoir envie de sucré. Il va alors passer sur des arômes fruités ou gourmands qui vont l’éloigner encore davantage du tabac », explique Jacques Le Houezec en insistant sur la nécessité de proposer d’emblée un bon dosage en nicotine. « Pour un fumeur, qui est à 20 cigarettes par jour, je propose un vapotage à 18 milligrammes par millilitre », précise-t-il.
D’après un entretien avec Jacques Le Houezec, tabacologue et consultant en santé publique.