Le psoriasis, maladie connue pour son caractère invalidant, bénéficie d’une recherche très active pour améliorer la qualité de vie des patients. Le congrès de l’European Academy of Dermatology and Venereology 2019, qui s’est tenu en octobre à Madrid, a été l’occasion de faire le point sur cette dermatose qui touche plus de 2,3 millions de Français et se classe au 3e rang des maladies dermatologiques les plus fréquemment déclarées..
Le développement clinique du guselkumab (laboratoire Janssen) a été particulièrement riche dans le psoriasis en plaques modéré à sévère, comme en témoignent les 4 études de phase III, randomisées et en double aveugle : Voyage 1 et 2, Navigate et l’étude Eclipse. Le guselkumab a obtenu son autorisation de mise sur le marché en novembre 2017 et son remboursement à hauteur de 65 % a été annoncé en France au « Journal officiel » du 31 janvier 2019.
Au cours du congrès, l’étude Eclipse, qui a été publiée dans « The Lancet » en août dernier, a fait l’objet de multiples e-posters et de communications. C’est la première étude multicentrique, randomisée, en double-aveugle de phase III comparant deux molécules, l’une ciblant l’interleukine IL-23, le guselkumab, et l’autre l’interleukine IL-17, le secukinumab. Cet essai a fait état de la supériorité de la première molécule anti IL-23, sur l’autre biothérapie.
Le programme de développement de Janssen, très engagé dans la recherche en immunothérapie, a permis de mieux comprendre les mécanismes immunitaires et génotypiques impliqués dans cette dermatose chronique et de mieux apprécier les bénéfices des biothérapies.
Les mécanismes impliqués dans la pathogénie du psoriasis ont été détaillés au cours du symposium « IL-23 pathway inhibition : from pathophysiological jungle to clinical clearance » organisé par Janssen. Le psoriasis est caractérisé par un dérèglement du système immunitaire inné puis adaptatif avec stimulation lymphocytaire et dérèglement cytokiniques. Ces mécanismes sont à l’origine d’un renouvellement épidermique accéléré avec prolifération accrue et troubles de la différenciation des kératinocytes.
Il a été démontré le rôle essentiel de l’interleukine IL-23 dans la pathogenèse du psoriasis. L’interleukine serait impliquée dès le début du processus inflammatoire qui conduit à la formation des plaques du psoriasis. D’où la nécessité, pour être efficace, de se concentrer sur ces nouveaux mécanismes physiopathologiques. Le guselkumab, en ciblant la sous-unité p19 de l’IL-23, empêche la fixation de cette interleukine à son récepteur et donc la production de plusieurs cytokines. Cela permet de bloquer le processus inflammatoire.
Un programme de développement en évolution
Dans les essais cliniques, les études Voyage 1 et 2 ont montré la supériorité du guselkumab par rapport au placebo et à l’adalimumab (anti-TNF), avec une efficacité rapide et durable (3 ans). L’étude Navigate a montré, quant à elle, l’intérêt pour des patients présentant une faible réponse sous ustekinumab (anti-IL-12/23) de passer au guselkumab.
L’étude Eclipse, menée chez plus de 1 000 patients adultes ayant un psoriasis en plaques modéré à sévère, a montré, à 48 semaines de suivi, que 84,5 % des patients traités par guselkumab présentaient une amélioration d’au moins 90 % de leur score Psoriasis Area Severity Index (PASI) par rapport à 70 % pour les patients traités par secukinumab (p < 0,001). Les profils de tolérance observés pour les deux molécules étaient cohérents avec les profils déjà connus.
Comprendre encore mieux les mécanismes qui sous-tendent la maladie, optimiser la stratégie thérapeutique et personnaliser la prise en charge des patients pour obtenir des rémissions (blanchiment complet) avec allègement de la prescription thérapeutique, tels sont les principaux défis que le laboratoire Janssen souhaite relever dans un avenir proche.
La sensibilisation des populations est aussi au centre de leurs préoccupations. En témoigne un événement grand public qui s’est déroulé à Paris du 18 au 20 octobre 2019 autour d’un outil pédagogique co-construit avec l’association France Psoriasis et sous forme d’escape game.