Le baclofène permettrait de traiter la boulimie. C’est ce que décrit dans un livre publié le mois dernier une Française de quarante-trois ans, atteinte de cette pathologie depuis l’âge de seize ans. Elle s’affirme libérée depuis une cure de quelques mois, au cours de laquelle elle a progressivement augmenté les doses jusqu’à 120 mg par jour.
De manière plus scientifique, une étude parue dans le numéro de juin du « Journal of clinical psychopharmacology » met en lumière les effets sur la boulimie de cet agoniste des récepteurs GABA B indiqué dans le traitement des contractures spastiques de la sclérose en plaques et bénéficiant en France d’une recommandation temporaire d’utilisation (RTU) pour le traitement de l’alcoolo-dépendance depuis un an. Les quatre médecins français auteurs de cette étude, Renaud de Beaurepaire, du groupe hospitalier Paul-Guiraud à Villejuif, Philippe Jaury, du département de médecine générale à l’université Paris Descartes de Paris, ainsi que Bernard Joussaume et Annie Rapp, praticiens libéraux, rapportent les cas de cinq patientes boulimiques âgées de 40 à 50 ans.
Lorsque les doses progressivement augmentées ont atteint 120 mg, voire 180 mg pour certaines d’entre elles, les accès boulimiques ont cessé. Elles ont pu réduire et stabiliser leur poids. D’après les auteurs, même si des recherches supplémentaires sont nécessaires pour établir l’utilité d’une extension de l’indication du baclofène dans le traitement de cette maladie, ces résultats mettent en évidence l’efficacité du baclofène dans certains cas de boulimie.