L’EXPÉRIMENTATION de la dispensation à l’unité de certains antibiotiques démarrera officiellement le 1er novembre prochain dans 100 officines réparties au sein de quatre régions : Île-de-France, Limou-
sin, Lorraine et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Avec cette expérimentation, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, souhaite réduire l’usage abusif d’antibiotiques et, plus généralement, lutter contre la surconsommation de médicaments. Son objectif est double : améliorer la santé publique, tout en dégageant des économies. Pour Philippe Gaertner, la mesure peut permettre de réaliser des économies par amélioration de l’observance et diminution de l’iatrogénie, en particulier chez les personnes âgées résidant chez elle. En revanche, selon lui, la dispensation unitaire n’engendrera pas d’économies sur le médicament, cet acte étant rémunéré au pharmacien. Denis Trouillé, de l’UNPF, est lui aussi convaincu que les économies sont à chercher du côté du mésusage des médicaments. Mais plutôt que la dispensation à l’unité, il plaide pour la préparation des doses à administrer (PDA). « La PDA améliore la sécurité sur les médicaments et offre la possibilité aux personnes âgées de rester plus longtemps à leur domicile », argumente-t-il.
L’économiste de la santé Jean-Jacques Zambrowski l’affirme, la dispensation à l’unité n’a pas d’intérêt économique. « Toutes les études le montrent », assure-t-il. Les Anglo-Saxons abandonneraient même le principe pour adopter des conditionnements préfabriqués. À la place, Jean-Jacques Zambrowski plaide, lui aussi, en faveur de la PDA pour certains patients et d’une meilleure adaptation de la taille des conditionnements à la durée des traitements.