Le nombre de victimes de mort subite cardiaque est estimé à 35 000 par an en France. Seulement 8 % en sortent vivants. Certains patients coronariens présentent un risque plus élevé de mort subite, notamment ceux présentant une fraction d’éjection basse (inférieure à 30 %).
Selon les recommandations, l’implantation d’un défibrillateur automatique ne doit pas se faire trop tôt. Il faut attendre au moins 40 jours au décours d’un infarctus du myocarde aigu et 3 mois après une revascularisation myocardique.
« Ainsi, tout moyen permettant une protection transitoire, acceptable par le patient et efficace est particulièrement utile. Les 30 jours post-infarctus sont les plus à risque pour les patients, surtout si leur fraction d’éjection est basse. De même, les patients qui attendent une intervention programmée sont à risque et ils doivent pouvoir bénéficier d’une solution transitoire », a souligné le Dr Eloi Marijon (HEGP, Paris).
Surveillance continue
La LifeVest est disponible en France depuis avril 2015 et elle est remboursée dans 4 indications : après explantation d’un système de défibrillation implantable pour infection de la loge et des électrodes jusqu’à la réimplantation, en attente de transplantation cardiaque (indication réévaluée tous les 3 mois), après revascularisation myocardique si la FEVG est inférieure à 30 % jusqu’à la réévaluation de la FEVG et discussion de l’indication d’un DAI au troisième mois, et au décours d’un infarctus du myocarde aigu si la FEVG < 30 % après les 48 premières heures jusqu’à la réévaluation et discussion de l’indication d’un DAI au terme du premier mois. La LifeVest surveille le patient en continu. En cas de détection d’une arythmie dangereuse, elle déclenche un choc afin de rétablir le rythme cardiaque normal du patient. Elle a prouvé son efficacité à détecter la tachycardie ventriculaire et la fibrillation ventriculaire. L’étude Eipstein chez des patients à haut risque, en post-infarctus a montré que 1,2 % des patients ont eu un choc dès le premier mois. « Les données du registre WEARIT-II sur 2 000 patients (fraction d’éjection médiane de 25 %) auxquels a été prescrite la LifeVest ont montré que 41 % des patients ont présenté une amélioration de la fraction d’éjection. Environ 42 % ont reçu un DAI après utilisation de LifeVest », a rapporté le Pr Jacques Monségu (Groupe hospitalier mutualiste, Grenoble). Un patient sur 14 a été diagnostiqué avec une arythmie nécessitant une intervention pendant le port de la LifeVest. Ces données confirment tout l’intérêt de ce dispositif médical juste après un événement cardiovasculaire quand l’état du patient est en train de changer. Il n’y a eu que 0,5 % de chocs inappropriés.
Facile à mettre en place
La LifeVest est constituée de deux éléments principaux : la veste (légère : 800 g) portée sous les vêtements, pourvues d’électrodes d’analyse ECG et d’électrodes de défibrillation sèches non adhésives et le moniteur porté à la taille. Avant de délivrer un choc, la veste est programmée pour délivrer des vibrations, puis des sonneries, puis une voix indique de s’éloigner du patient qui va recevoir un choc. Le patient a toujours la possibilité d’éviter un choc au cours de cette période afin de diminuer la possibilité de choc inapproprié. Le dispositif permet un suivi à distance des patients. Le laboratoire Zoll se charge d’équiper le patient et de lui expliquer le fonctionnement. La LifeVest est louée au patient sur la base d’un tarif mensuel (1 600 euros/mois).
Symposium organisé par le laboratoire Zoll lors des 27es Journées européennes de la société française de cardiologie