À l’occasion de la Journée mondiale anti-contrefaçon, les instances de lutte contre les faux produits font le bilan économique, social, et sanitaire de ce fléau qui touche prioritairement les produits pharmaceutiques, d’hygiène et de cosmétique.
À moins de huit mois de la mise en place de la sérialisation, dispositif destiné à lutter contre la contrefaçon de médicaments (voir notre article « abonné »), la journée mondiale anti-contrefaçon donne un coup de projecteur sur ces pratiques qui touchent de plein fouet treize secteurs économiques en Europe, au rang desquels les médicaments, les articles de soins et les produits cosmétiques.
Comme le souligne l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO), ce sont au total 60 milliards d’euros de chiffre d'affaires qui échappent ainsi en Europe aux fabricants, soit 116 euros par habitant, causant indirectement la disparition de 434 000 emplois (voir l'infographie). Ces pratiques touchent en priorité les cosmétiques (8,9 % du marché en Europe) suivis de près par les médicaments (6,6 %).
En France, la contrefaçon engendre 6,8 milliards d'euros de manque à gagner pour les entreprises et la perte induite de 35 124 emplois. À noter que dans l'Hexagone, le secteur pharmaceutique est moins touché que sur l'ensemble de l'Union européenne, les ventes annuelles de médicaments contrefaits ne représentant que 3,7 % du marché français. C’est toutefois 1,4 milliard d’euros, soit le deuxième marché en volume après celui des vêtements, qui échappe ainsi chaque année aux acteurs de la chaîne du médicament. Sans compter les risques sanitaires que ces faux médicaments font courir à leurs utilisateurs.